L’exode urbain: De la ville à la campagne
Alors qu’au XIXe siècle et jusque vers 1970, la France avait – comme les autres pays d’Europe – connu un exode rural qui a concerné quelque 12 millions de personnes, on assiste désormais aussi à un mouvement inverse.
Depuis quarante ans environ, plus de 5 millions de personnes ont quitté la ville pour s’installer dans leur périphérie voire dans la campagne. Comment peut-on expliquer ce phénomène ? L’ouvrage de Pierre Merlin*, professeur à l’Université de Paris I (Panthéon-Sorbonne) et président de l’Institut d’urbanisme et d’aménagement de la Sorbonne apporte des réponses ; il se penche aussi sur ses conséquences multiples et souvent méconnues.
L’exode urbain correspond à un départ de citadins vers les couronnes des pôles urbains (périurbanisation), mais aussi vers des espaces à dominante rurale (rurbanisation). Il est lié à une attente, majoritaire dans la population – et que beaucoup jugent mythique -, en termes d’accession à la propriété d’une maison individuelle et d’un style de vie plus proche de la nature. Il correspond aussi, à un moindre degré, à la nécessité dans laquelle se trouvent nombre de ménages à faibles revenus de se loger à moindre coût.
L’exode urbain a des conséquences multiples, à ce jour mal appréhendées : sur la démographie, sur la vie sociale, sur le logement et la mobilité, sur l’agriculture, sur l’environnement.
Après avoir décrit avec précision les ressorts de ce phénomène, l’auteur suggère des mesures qui permettraient d’en conserver les avantages (la possession d’une maison avec jardin), tout en en réduisant les inconvénients (consommation excessive d’espace et d’énergie, dégradation esthétique de maints villages par des constructions nouvelles).
*Collection les Études de la Documentation française
La Documentation française