Bruno Tilliette Je me souviens d’un entretien entre Edgar Morin et Florence Malraux, animé par Laure Adler. Le grand penseur a aujourd’hui 92 ans et la fille d’André et de […]
par Bruno Tilliette Où nous sommes-nous trompés ? Où ma génération, celle qui a grandi en même temps que l’Europe, s’est-elle trompée pour aboutir à un tel rejet […]
Le « moderne » monsieur Macron, ci-devant ministre de l’Économie déclarait récemment que les 35 heures n’étaient pas un tabou. Le parti Les Républicains débat actuellement d’une possible sortie des 35 heures, pour revenir aux 39 heures hebdomadaires, voire, dixit le libéral Fillon, au cadre européen des 48 heures, s’il revenait au pouvoir. D’où leur vient donc cette obsession des « 35 heures », 15 ans après leur mise en place, à la satisfaction de la plupart des entreprises et salariés ?
Le mois dernier, dans cette chronique de vieillard atrabilaire, je m’interrogeais sur la réelle nécessité de continuer à apprendre le latin et le grec à l’école. Les défenseurs de cet enseignement m’apportent aujourd’hui un argument de plus pour confirmer que ça ne sert à rien, hélas !, puisque nous n’en tirons aucune leçon. Car ce sont les mêmes, ou à peu près, qui nous rebattent les oreilles sur les valeurs que transmettrait l’apprentissage du grec ancien, sur l’importance de comprendre nos origines politico-philosophiques et qui foulent aux pieds ces mêmes valeurs et origines en traitant les Grecs d’aujourd’hui comme de pauvres va-nu-pieds.
En fouinant l’autre jour dans ma bibliothèque, je suis tombé sur un livre d’Ivan Illich, datant de 1973, La Convivialité (Points Seuil, toujours disponible en librairie). J’avais dû le lire à l’époque et j’en avais totalement oublié le contenu. Je me souvenais seulement que ce penseur radical de l’écologie politique était très en vogue en cette période post soixante-huitarde. Mais que défendait-il, que pourfendait-il pour plaire aux jeunes « révolutionnaires » que nous étions ? Je ne le savais plus.
J’ai eu l’occasion, ces derniers mois, de participer (très modestement) à la réalisation d’un film documentaire sur la vie quotidienne dans un ESAT. Les Établissements et services d’aide par le travail, qu’on appelait auparavant CAT (Centre d’aide par le travail), rappelons-le, permettent à une personne handicapée d’exercer une activité en milieu protégé si elle n’a pas acquis assez d’autonomie pour travailler en milieu ordinaire.
J’ai pris ma retraite il y a un peu plus d’un an. Face à la réforme actuelle qui ressemble plutôt à une non-réforme et suscite une multitude de contre-réformes, je me demande si je dois me réjouir d’être passé entre les gouttes, me scandaliser de l’incapacité de tous les « partenaires » sociaux et autres décideurs de regarder la réalité en face ou aller cultiver mon potager pour parvenir à l’autosubsistance…