Un logement ? Non, vous êtes trop vieux !
À quelques semaines du premier tour des présidentielles, le logement est l’un des thèmes majeurs de la campagne. Face à cet enjeu, « les petits frères des Pauvres » réagissent à la circulaire datée du 13/01/2012 relative à la mise en œuvre opérationnelle du « logement d’abord ».
La ministre de l’écologie, du développement durable, des transports et du logement ainsi que son secrétaire d’Etat ayant indiqué aux préfets que les pensions de familles « ne sont pas destinées particulièrement aux personnes âgées… sauf autorisation exceptionnelle, à titre expérimental « , les petits frères des Pauvres rappellent leur engagement auprès des personnes âgées. Les plus de 50 ans sont particulièrement touchés par les problèmes de logement. Les pensions de familles permettent ainsi à un plus grand nombre de personnes exclues et en grande difficulté sociale de bénéficier d’un logement adapté à ses besoins et son projet de vie. L’association « Les petits frères des Pauvres » considèrent que le critère d’âge ne peut être un élément excluant d’un dispositif de logement.
Les pensions de famille, une solution pour les plus vulnérables
Les pensions de famille sont un outil phare de la nouvelle politique de logement du gouvernement dont l’objectif est de permettre à un plus grand nombre de personnes exclues de bénéficier d’un logement adapté à ses besoins et son projet de vie. Il est à destination de personnes en grande difficulté sociale qui ne peuvent accéder à un logement classique afin d’éviter la solitude et permettre un meilleure accompagnement.
Dans un contexte de crise, les personnes de plus de 50 ans sont particulièrement touchées. Les petits frères des Pauvres ont mis en place des unités de logements accompagnés permettant à des personnes d’accéder à un logement autonome en évitant une situation d’isolement. Comme le souligne un des responsables d’une pension de famille des petits frères des Pauvres, « cette forme d’hébergement en pension de famille rend possible l’autonomie de personnes fragiles, désociabilisées en leur apportant une aide adaptée. Elle sort les gens de la précarité et leur offre un cadre de vie réconfortant. Je regarde ces hommes et ces femmes retrouver les petits riens du quotidien, le repos bien mérité des personnes “à bout de souffle”.
Pouvoir se loger à tout âge de la vie
Les petits frères des Pauvres considèrent que le critère d’âge ne peut être un élément excluant d’un dispositif de logement, ce qui serait une atteinte au principe que toute personne a des droits égaux face à ce besoin essentiel de se loger. Et ce, à tout âge de la vie.
A l’heure où l’absence criante de logements sociaux et la loi du marché mettent à la rue de plus en plus de personnes, y compris des personnes âgées, il serait dramatique qu’elles soient exclues des pensions de famille. Les centres d’hébergement et autres lieux d’accueil soulignent unanimement l’augmentation d’une population vieillissante en leur sein et les difficultés à trouver des solutions adaptées. Leur fragilité physique les rend d’autant
plus vulnérables. Les établissements pour personnes âgées développent le plus souvent des projets liés à la perte d’autonomie et ne sont pas en capacité de recevoir des personnes plus jeunes (la moyenne d’âge d’entrée en maison de retraite est de 85 ans) que le parcours de vie ont rendu rétifs à des fonctionnements plus institutionnels.
Chaque jour dans les pensions de famille des petits frères des Pauvres, nous partageons la vie de ceux qui sont trop « cassés » pour être seuls dans un logement totalement autonome mais qui n’ont pas leur place, à cette étape de leur vie dans une maison de retraite.
Que devons-nous faire ? Les remettre à la rue à la rue sous prétexte qu’aucun logement n’est prévu pour eux ?
Les petits frères des Pauvres demandent que, comme cela était dans les textes précédents, l’accès à tout dispositif de logement en général, et dans ce cas précis dans les pensions de famille, ne puisse être conditionné à des critères d’âge, excluant de fait ceux qui cumulent les conditions de vulnérabilité.