Emmaüs Défis lance à Paris une offre pour aider les familles relogées à s’approprier plus vite leur nouvel environnement.
Emmaüs Défi, branche de l’association fondée par l’abbé Pierre, spécialisée dans l’insertion professionnelle des personnes en très grande exclusion, vient de lancer sa “Banque solidaire de l’équipement”. Objectif : venir en aide aux familles en situation de précarité qui viennent d’accéder à un logement en leur proposant un équipement minimal (meubles, linge de maison, petit électroménager et vaisselle) à prix modique.
«Lorsqu’elles intègrent leur logement après des années d’attentes, les familles ne possèdent rien ou presque. En tout cas pas de quoi aménager leur nouvel environnement et donc pouvoir pleinement se l’approprier. Or, cette étape d’appropriation est cruciale dans le processus d’inclusion sociale. Il faut donc l’accélérer au maximum», explique Charles-Edouard Vincent, directeur d’Emmaüs Défi. Or,
Equiper 250 familles d’ici fin 2012
Orientés vers la banque par les services sociaux de la Ville de Paris ou par des associations, les bénéficiaires sont reçus sur rendez-vous dans un espace du Bric-à-Brac d’Emmaüs Défi agencé sous forme d’appartement témoin. Ils peuvent alors choisir parmi une centaine de produits, qui peuvent leur être livrés à domicile. La banque devrait permettre à 250 familles de s’équiper d’ici fin 2012.
Conçu sur le modèle de la banque alimentaire, qui collecte auprès de la grande distribution des denrées consommables, mais retirés des linéaires, cette banque de l’équipement récupère mobilier et équipements de la maison – produits neufs, mais en fin de cycle et invendus – auprès de l’enseigne Carrefour, engagée dans l’initiative.
Une vingtaine d’emplois à la clé
Emmaüs défis a d’emblée écarté le principe de gratuité. Les produits sont proposés à un tarif plancher. Un équipement complet coûtera environ 300 euros. Au-delà de l’effet de responsabilisation visé par le processus transactionnel, Emmaüs Défis veut entretenir une dynamique économique vertueuse : le produit des ventes de la banque de l’équipement devant générer à terme une vingtaine d’emplois.
Lancé en mode expérimental à Paris, le modèle pourrait être décliné à l’ensemble du territoire s’il s’avère économiquement pertinent.