Le tsunami, qui a déferlé sur la cote nord-est du Japon, suite à la puissante secousse sismique notée 8,9 sur l’échelle de Richter, a semé la dévastation dans l’archipel. Pareil drame est-il prévisible?
Le bilan humain dépasserait désormais les 1800 morts mais il est probable que des dizaines de milliers de victimes seront dénombrées. L’alerte est levée mais la météo japonaise indique un risque de 70% de probabilité d’un séisme supérieur à une magnitude 7 dans les trois jours à venir. Et à la clé un autre tsunami désastreux.
Cela fait plusieurs années que les scientifiques travaillent sur ces vagues tueuses, dont la hauteur peut atteindre plus de 20 mètres. Mais ces dernières continuent de résister à l’analyse, faisant régulièrement de nombreuses victimes.
La prévision sismique n’en est malheureusement qu’à ses balbutiements quand bien même beaucoup d’énergie et d’argent est investi dans la recherche. La détection des tsunamis repose à la fois sur des marégraphes, qui mesurent le niveau de la mer en un point donné, des sismographes qui enregistrent les secousses sismiques et des tsunamimètres. Ces capteurs de pressions posés au fond des mers sont capables de détecter des vagues de très faible amplitude, mais qui affectent l’ensemble de la colonne d’eau. À court terme, les observations satellitaires offrent une aide précieuse en matière de gestion de crise. Les images apportent en effet des précisions sur la formation de la vague, sa puissance, sa vitesse de propagation.
Mais est-il possible de prévoir l’heure et le jour du prochain tsunami ? Les réponses sont hésitantes. Demeter, un microsatellite développé par le CNES, œuvre dans ce but : observer les changements électromagnétiques à haute altitude. Le projet s’appuie sur le fait que des perturbations dans la haute atmosphère précèdent tout séisme. En mettant à profit les similitudes entre les équations décrivant la propagation des ondes dans un champ électromagnétique et dans les fluides, des chercheurs français et britanniques ont démontré que l’on pourrait se protéger des tsunamis en appliquant les méthodes mathématiques.
Certaines barrières naturelles ou artificielles peuvent amortir les tsunamis et protéger les côtes. Au Japon, de nombreuses digues de plusieurs mètres de haut ont été bâties aux endroits les plus sensibles. Mais elles ne sont pas efficaces à 100%. L’approche la plus pratique et la plus efficace pour sauver le maximum de vies reste la précocité de l’information. A la suite du tsunami de Sumatra, a été décidée, en mars 2005, la création d’un système d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien sous l’égide de la COI. La plupart des 27 pays de l’océan Indien ont désigné leur service météorologique comme référent et la France a décidé d’établir à la Réunion un centre national d’alerte aux tsunamis dans l’océan Indien, à vocation régionale.
Reste à savoir comment réagir le jour J lorsque survient l’onde de choc marine. Pour que la prévention soit efficace, les populations doivent savoir comment se comporter en cas d’alerte, les tsunamis se propageant à la vitesse d’un avion. Une vague originaire des côtes de l’Afrique du Nord met ainsi moins d’une heure à traverser la Méditerranée. Sur ce point, le travail d’éducation est aussi essentiel que celui des scientifiques.
Plus de 20 pays et régions riverains du Pacifique ont participé, du 28 au 30 octobre 2008, à un exercice de simulation pour tester et évaluer le système d’alerte aux tsunamis et d’atténuation de leurs effets dans le Pacifique. Cet exercice de simulation, intitulé « Vague du Pacifique 2008 », a permis de réaliser en grandeur réelle une situation d’alerte, obligeant les pays à prendre les décisions et les mesures préliminaires sans alerter le public.