Les Français veulent davantage d’action, et être plus impliqués, en faveur de l’intérêt général.
Dans un début de XXIème siècle où les termes « ubérisation » et « individualisation » sont présentés comme de nouveaux modèles économiques clés, les convaincus du dialogue social et de la solidarité – du collaboratif intergénérationnel – s’interrogent sur la pertinence d’un modèle de protection sociale inventé au siècle précédant, avant la révolution numérique, avant les start-ups. Saura-t-il nous protéger efficacement au XXIème siècle ? Le groupe Klesia qui gère à la fois les régimes de retraites Arrco, Agirc et fait la promotion de complémentaires santé notamment, a souhaité savoir si la montée de l’individualisme correspondait à la réalité.
En dépit du discours souvent entendu sur l’individualisme croissant, les Français veulent davantage d’action, et être plus impliqués, en faveur de l’intérêt général. Pour Christian Schmidt de La Brélie, Directeur Général de Klesia : «Les réponses à l’Observatoire Viavoice-Klesia montrent que la notion d’intérêt général est très présente chez nos concitoyens, en particulier chez les jeunes. Notre modèle de protection sociale, collectif et solidaire, soucieux de l’intérêt général a donc encore de l’avenir »
Les enseignements du premier Observatoire de l’intérêt général montrent ainsi que :
• 78% des Français considèrent que l’intérêt général est insuffisamment pris en compte dans la société actuelle
• 58% souhaitent être même « davantage impliqués » sur des actions utiles pour l’intérêt général
• Un désir d’implication encore plus fort chez les jeunes puisqu’auprès des 18-24 ans, ce taux s’élève à 70%. Un résultat encourageant pour une génération de plus en plus souvent présentée comme nombriliste, consumériste et moins soucieuse du collectif.
• Les modes d’implication souhaités concernent souvent le soutien aux associations, le bénévolat, ou des formes de participation à la vie publique et démocratique.
Qui se préoccupe de l’intérêt général ?
• Les Français sont bien plus sévères à l’égard des hommes politiques (seulement 16% pensent qu’ils s’en préoccupent) et des entreprises (20%), qu’à l’égard des partenaires sociaux, syndicats (32%) ou… d’eux-mêmes, « les citoyens » (37%).
• Autre surprise : les plus jeunes sont bien plus nombreux que la moyenne des Français (46% vs 32%) à estimer que les partenaires sociaux se préoccupent de l’intérêt général.
Qui doit prioritairement se soucier de l’intérêt général ?
• 64% estiment que c’est d’abord aux pouvoirs publics de s’en soucier.Tout en se montrant motivés et disponibles pour des actions d’intérêt général, les Français se sentent démunis et se tournent largement vers les pouvoirs publics, confirmant la persistance d’une singularité française, dans laquelle la place de l’Etat et des services publics est plus importante que dans de nombreux pays.
Pour autant, des évolutions sont perceptibles. L’intérêt général et les intérêts individuels sont ainsi considérés comme hautement compatibles
• 57% des Français estiment que l’intérêt général est « compatible » avec les intérêts individuels. 36% estiment qu’il « n’est pas compatible ».
• Il semble que nous nous dirigions en France, compte tenu des fortes aspirations et disponibilités d’action des citoyens, vers une prise en charge plus équilibrée entre l’Etat (les pouvoirs publics) et le reste de la société (associations, entreprises, partenaires sociaux et citoyens eux-mêmes)
Enfin, 5 domaines d’actions sont considérés comme prioritaires par les Français
• 66 % des Français citent l’emploi ; 42% l’éducation, 38% la sécurité (police-armée), 37% la santé, 27% l’environnement
La préoccupation de l’emploi en fait la première priorité d’action d’intérêt général. Malgré la hausse (liée aux événements de 2015) de l’enjeu de la Sécurité, la Santé reste à un niveau élevé de priorité.