Le développement durable enseigné aux jeunes
Le gouvernement annonce une série de mesures pour renforcer l’éducation au développement durable dans les établissements scolaires
Solidarité, responsabilité, engagement : le développement durable mobilise des valeurs similaires à celles de la République. Donner les moyens aux jeunes générations d’apprendre à respecter l’environnement, c’est leur apprendre à se respecter eux-mêmes et à respecter les autres. Bâtir des projets communs autour de l’environnement, c’est faire vivre de manière concrète la notion de fraternité et montrer aux jeunes qu’ils sont capables de s’engager ensemble dans un projet, au-delà de leurs différences. Il est donc nécessaire aujourd’hui de généraliser l’éducation au développement durable à l’ensemble du système éducatif.
C’est dans ce contexte que le gouvernement a proposé un certain nombre de mesures pour intégrer le développement durable à l’ensemble des programmes pédagogiques : de la maternelle au baccalauréat. Objectif : associer les mouvements d’étudiants et de la jeunesse aux enjeux de la transition écologique dans le cadre de la 21ème conférence Climat en 2015 COP21.
Des éco-délégués dans les classes
Avec 12,3 millions d’élèves, 840 000 enseignants, l’éducation nationale est un levier majeur pour faire évoluer les comportements et les pratiques.
Depuis 2013 et la loi de refondation pour l’école, l’éducation à l’environnement et au développement durable fait partie des missions de l’école, dès le primaire.
Le plan Education au développement durable annoncé par le gouvernement il y a quelques jours, se fixe donc l’objectif que toutes les écoles, collèges et lycées intègrent, d’ici 2020, le développement durable dans leurs programmes pédagogiques. Des objectifs précis et des indicateurs de suivi seront fixés à l’éducation nationale pour traduire cette priorité : généralisation des projets d’école ou d’établissement intégrant le développement durable, doublement des labels E3D dans chaque académie d’ici 2017.
Des éco-délégués (délégués de classe sur le développement durable) seront désignés dans les établissements pour sensibiliser leurs camarades et proposer des projets communs.
Une semaine pour le climat
Pour permettre à chaque élève de devenir acteur du développement durable, une l’opération une « semaine pour le climat » se tiendra chaque année dans les établissements scolaires, en lien avec la Fête de la Science. Elle sera l’occasion d’organiser des débats sur le thème du changement climatique et de la biodiversité, en relation avec les associations d’éducation à l’environnement et au développement durable.
Afin d’impliquer les enseignants dans ce dispositif, un appel à projets » les Clefs de l’éducation à l’environnement et au développement durable » est lancé dans toute la France. Un prix spécial récompensera les projets pédagogiques ayant trait à l’alimentation et à la lutte contre le gaspillage alimentaire, en cohérence avec le thème de l’exposition universelle de Milan » produire et manger autrement ».
Un concours génération durable dans l’enseignement supérieur
Avec 2,5 millions d’étudiants et plus de 91 000 enseignants, l’enseignement supérieur est également un lieu d’apprentissage et de réalisation concrète du développement durable. Pour valoriser les initiatives étudiantes sur le développement durable, un concours « génération développement durable » est lancé à destination des étudiants, en partenariat avec la Conférence des présidents d’universités, la Conférence des grandes écoles, le REFEDD et le magazine » La Recherche ».
Cette cascade d’annonces plus ou moins précise qui s’inscrit dans le contexte de la conférence internationale sur le climat à Paris sera elle véritablement suivie des faits ? Avec quels moyens ? L’Education au développement durable va bien au delà d’une simple transmission des connaissances. Elle porte cette ambition de refonder nos modes de pensée et d’agir. Pour y parvenir, il faut favoriser les interfaces entre connaissances et pratiques, insuffler de la transversalité dans l’ensemble du système éducatif, inventer de nouvelles formes d’apprentissage susceptibles de coller aux attentes des nouvelles générations qui ont moins besoin d’apprendre que de comprendre…. La tenue de la COP 21 aurait pu être l’occasion de stimuler le changement au sein du système éducatif en organisant un grand « brainstorming » créatif autour de ces sujets. Hélas, ce n’est pas le cas. Le gouvernement a préféré confier cette tâche aux entreprises et aux collectivités locales.
Pour poursuivre cette réflexion autour de le l’intégration de la RSE dans la formation initiale, le dernier ouvrage de Sandrine L’Herminier* « Tu seras un manager responsable mon fils » publié aux. Editions Yves Michel/Collection Place Publique.
*Sandrine L’Herminier collabore régulièrement à notre magazine.