Le coût de la violence faite aux femmes est largement sous-estimé en Europe
Place Publique
En extrapolant les résultats d’une étude existante au Royaume Uni, le coût de la violence faite aux femmes dépasserait 29 milliards d’Euros par an en France.
Le coût estimé de la violence faite aux Femmes en Europe atteint des niveaux alarmants. Les coûts directs et indirects de la violence faite aux femmes et de la violence conjugale affectent à la fois les victimes, leurs proches, la société et l’économie dans la mesure où ils freinent leur fonctionnement normal. Tels sont les tristes résultats du rapport« Etude sur l’estimation du coût de la violence faite aux femmes en Union Européenne »* publié par l’Institut Européen pour l’Egalité des Sexes (EIGE*). La conception de politiques adéquates au niveau européen nécessite de façon urgente de nouvelles données quantitatives et qualitatives pour mesurer le coût réel de la violence faite aux femmes. « Les résultats appellent à un des actions urgentes et coordonnées pour aider les femmes et les hommes sur la voie d’une société libérée de la violence faite aux femmes », déclare Virginija Langbakk, Directrice d’EIGE.
Au cours des dernières années les Institutions Européennes ont renforcé leurs efforts pour combattre la violence faite aux femmes (violence basée sur le sexe). Mais pour être efficaces, ces politiques doivent se baser sur des données harmonisées et comparables d’un pays à l’autre. De plus, des méthodes adéquates sont nécessaires pour mesurer le coût réel de la violence faite aux femmes afin d’adresser plus efficacement ses conséquences.
Le coût de la violence faite aux femmes supporté par les institutions publiques, les individus et la société est extrêmement élevé. Les coûts directs supportés par les victimes incluent les frais médicaux, la protection juridique et les programmes de support aux victimes. Les coûts indirects sont liés aux effets négatifs pour l’économie et la société et aux pertes économiques générées pour la victime. « Nous faisons face à des effets très nocifs pour la société et l’économie,” indique Virginija Langbakk: « Les victimes souffrent de séquelles physiques et psychologiques sur le long terme qui affectent leur vie quotidienne et réduit leurs chances dans la vie économique. »
Mais estimer ces coûts est une tâche ardue. Les approches différentes prises par les Etats membres pour les mesurer rendent les comparaisons très difficiles. De plus, il existe très peu de données disponibles sur l’impact précis, à la fois économique, physique et émotionnel, de la violence faite aux femmes. Pire encore, les données qui sont disponibles ne sont pas comparables d’un pays à l’autre dans l’Union Européenne. Au Royaume Uni il est estimé que près de 13% des coûts pour la société de la violence faite aux femmes sont reflétés par une perte pour l’économie, les 87% restants étant supportés par les services. Les postes de coûts les plus importants sont les frais de justice, puis les frais médicaux et les prestations sociales. Basées sur le modèle britannique, des estimations théoriques sont fournies dans le rapport pour d’autres Etats membres à des fins de comparaison.
* Le rapport « Etude sur l’estimation des coûts de la violence faite aux femmes dans l’Union Européenne » a été réalisé par le Prof. Sylvia Walby, et Philippa Olive, Senior Research Associate, de la Lancaster University.
* L’Institut européen pour l’égalité entre les sexes (EIGE) est un organisme autonome de l’Union européenne, créé pour soutenir et renforcer la promotion de l’égalité des sexes et la lutte contre la discrimination fondée sur le sexe, ainsi que pour accroître la sensibilisation sur l’égalité des sexes dans l’Union européenne et les États membres. L’égalité entre les femmes et les homes est un droit fondamental, un principe et une valeur de base de l’Union Européenne. En conséquence ‘Faire de l’égalité entre les femmes et les hommes une réalité pour tous les européens et au-delà’ est la vision de l’Institut Européen pour l’Egalité des Sexes.