Quand les seniors travaillent pour d’autres seniors
Structurellement, le chômage des seniors a toujours été problématique en France. Et la crise actuelle n’arrange rien ! Moins exposés que les jeunes au risque de perte d’emploi, une fois au chômage, les seniors ont cependant plus de difficultés à en sortir.
Afin d’éviter une précarisation accrue de cette population, certaines entreprises ne rechignent pas à embaucher des seniors, bien au contraire, elles valorisent les cheveux poivre et sel.
Bien à la Maison a su anticiper ce défi démographique et s’engage au quotidien pour maintenir la solidarité générationnelle. Non seulement en protégeant dans la vie de tous les jours nos aînés, mais en faisant appel également aux seniors actifs, luttant ains i contre la discrimination et l’exclusion par l’âge.
L’employabilité des seniors en France : impasse ou opportunité ?
Avec un taux d’emploi de 37, 8% pour les 55-64 ans en 2005, la France se situe très en dessous de la moyenne européenne – 42, 5% – et loin de la cible de 50% en 2010, fixée au niveau communautaire.
C’est la raison pour laquelle le gouvernement a récemment pris des mesures de sanctions.
Ainsi, depuis le 1er janvier 2010, les entreprises de plus de 50 salariés non couvertes par un accord de branche, ou qui n’ont pas mis en place un plan d’action spécifique, devront s’acquitter d’une pénalité à hauteur de 1% de leur masse salariale, selon la Loi de financement de la Sécurité Sociale (17 décembre 2008).
Avec la baisse de leur pouvoir d’achat, de plus en plus de seniors, encore en bonne santé, souhaitent rester sur le marché du travail, pour arrondir leurs fins de mois, mais aussi pour maintenir un lien social fort. D’où leur quête de postes « à sens », où on se sent utile.
Parallèlement, l’accroissement de la durée de vie, l’éclatement de la cellule familiale aboutissent à des situations d’isolement pour nos aînés, les 4ème et 5ème âge. Le gouvernement travaille d’ailleurs actuellement sur le cinquième risque, un nouveau champ de la protection sociale également nommé le « risque dépendance » ou le « risque perte d’autonomie ». C’est une branche qui s’ajouterait à celles qui couvrent la maladie, la famille, les accidents du travail et les retraites.
Bien à la Maison, une entreprise engagée dans la lutte contre l’exclusion
Aurélie Luneau, directrice de Bien à la Maison, explique la politique de Bien à la Maison par « une volonté de s’impliquer pour la promotion du recrutement des séniors. En effet, en faisant appel aux salariés d’expérience, notre entreprise démontre clairement une volonté de lutter contre les discriminations ».
Avec 25% de ses effectifs ayant plus de 50 ans, Bien à la Maison fait figure d’entreprise engagée. Face à la récession, les seniors se battent pour rester en activité et mener de front des activités complémentaires. « Les seniors sont ceux qui sont les plus à même de comprendre leurs semblables. Désormais, ils souhaitent s’impliquer davantage pour donner une dimension véritablement sociale à leur travail », affirme Pierre-Yves Chamla, gérant de Bien à la Maison
« Engager un senior, c’est rompre un tabou, briser un plafond de verre » constate t-il. En effet, depuis la création de l’entreprise en 2006, l’entraide et la solidarité font partie intégrante de la politique de l’entreprise. « Bien à la Maison est une société dédiée aux services à la personne, proposant des services aux personnes âgées et aux handicapés. Au-delà d’une simple prestation de service, j’ai voulu intégrer les valeurs d’éthique et de diversité au sein de mon équipe. Comment dès lors venir en aide à nos aînés, sans com prendre leurs attentes et leurs besoins ? En tant que manager, je pense qu’il est particulièrement important de responsabiliser l’entreprise et de s’engager pour lutter efficacement contre la discrimination par l’âge, en tant que véritable enjeu sociétal ».
Quand l’entraide devient une philosophie de vie
Mireille Daguet, 55 ans, fait partie de ces nouveaux employés, en quête de plus d’humanité dans leur travail. Ancienne secrétaire administrative et juridique, Mireille a connu le chômage après 25 ans d’activité. Elle décide alors de suivre une formation pour devenir auxiliaire de vie. « Au moment de cette rupture professionnelle, j’ai ressenti le besoin de travailler dans un environnement dans lequel je pourrais faire appel à mes qualités de patience et participer à l’effort de solidarité. »
En janvier 2006, elle rejoint l’équipe de Bien à la Maison à un poste d’auxiliaire de vie, disponible 24/24H. Présente au domicile du senior, ses missions quotidiennes vont de l’aide à la toilette, à la prise en charge totale du patient en fonction des pathologies. Dans ce rôle d’intermédiaire social, Mireille précise « qu’il faut des qualités de psychologue indéniables pour être le relais entre la famille et le corps médical qui composent l’entourage des personnes âgées ». Mais Mireille est surtout l’amie qui accompagne et écoute ces seniors. « A la tombée de la nuit, certaines personnes âgées sont anxieuses et angoissées. En les rassurant et en leur parlant, je partage avec eux des moments humains privilégiés ».
Dans le cadre de ses interventions, Mireille est hébergée et nourrie par le senior, ce qui lui permet de réaliser des économies de loyer substantielles et de préserver son pouvoir d’achat. Témoin d’un changement intergénérationnel, cette salariée d’expérience capitalise sur son parcours personnel afin de mener à bien ses missions. « En tant que senior, le fruit de mon expérience me permet de faire davantage preuve d’initiative et d’appréhender en amont les pathologies. Je m’appuie sur mon vécu pour aider les clients tous les jours, à leurs côtés », précise-t-elle.