Europe: ouvrir l’enseignement supérieur au plus grand nombre
Un rapport de la Commission européenne préconise de rendre l’enseignement supérieur plus accessible pour tirer le meilleur parti des talents dont dispose l’Europe
Il est urgent que l’Europe s’emploie, de manière plus résolue et plus cohérente, à renforcer la dimension sociale de l’enseignement supérieur, surtout en cette période de ralentissement de l’activité économique. C’est en substance la conclusion d’un nouveau rapport de la Commission sur les politiques des États membres de l’Union, de l’Islande, du Liechtenstein, de la Norvège et de la Turquie en matière d’accès à l’enseignement supérieur, de financement et d’aide aux étudiants. La Commission se sert de ce rapport pour élaborer sa stratégie de modernisation de l’enseignement supérieur, dont le lancement est prévu pour le 20 septembre.
Selon le rapport, les pays doivent adapter leurs systèmes d’enseignement supérieur aux besoins créés par les mutations rapides de la société. Ils doivent, notamment, rendre l’enseignement supérieur accessible à un plus grand nombre de personnes, ce qui suppose de prendre des mesures en ce sens, de les financer et de contrôler leur efficacité sur le terrain.
La commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, Mme Androulla Vassiliou, a déclaré: «Nous ne tirons pas le meilleur parti des talents dont dispose l’Europe. Si nous ne réagissons pas, nous serons distancés par nos concurrents du reste du monde. Nous devons rendre l’enseignement supérieur accessible au plus grand nombre et faire impérativement de cet objectif la priorité de notre action dans ce domaine.»
Les dirigeants européens se sont fixé pour objectif de faire passer à 40 % la proportion des 30-34 ans titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur d’ici 2020, proportion qui est d’un peu plus de 33 % aujourd’hui. L’étude, effectuée par le réseau Eurydice pour la Commission, s’articule autour de trois grands thèmes: les mesures visant à augmenter le nombre de participants à l’enseignement supérieur, les tendances en matière de financement et l’incidence des systèmes de frais d’inscription et des dispositifs d’aide aux étudiants.
L’étude révèle que les stratégies menées pour atteindre les objectifs européens varient grandement d’un pays à l’autre et n’ont pas les mêmes retombées sur l’enseignement supérieur. Ainsi, il semble exister une fracture entre l’Est et l’Ouest en ce qui concerne les possibilités qu’offre l’enseignement supérieur aux candidats non traditionnels, tels que les candidats adultes et ceux qui font valoir une expérience professionnelle sans avoir de diplôme de fin de scolarité.
L’étude indique également que la crise a entraîné une révision des budgets consacrés à l’enseignement supérieur: entre les années universitaires 2009/2010 et 2010/2011, les pays où le budget a connu la plus forte hausse sont la Lituanie, le Liechtenstein, l’Autriche, la France, la Finlande et Malte, et les pays où il a connu la plus forte baisse sont la Grèce, l’Irlande et l’Islande (de 8 à 10 % en moins), suivis par l’Espagne, l’Italie, la République tchèque et la Slovaquie (jusqu’à 3 % en moins).
Le rapport présente également une ventilation des frais d’inscription et des bourses par pays. Il s’abstient toutefois de préconiser telle ou telle stratégie nationale, une mesure efficace dans tel ou tel pays ne l’étant pas nécessairement dans un autre.
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