Un rapport examiné le 11 mars 2010, à Budapest, par la conférence des ministres européens de l’enseignement supérieur, révèle que les pays se heurtent encore à certaines difficultés en matière de modernisation de l’enseignement.
Dix ans après le lancement du modèle de réforme connu sous le nom de «processus de Bologne». ce rapport, fondé sur des données fournies par les quarante‑six pays participant au processus, montre que la crise économique a eu des répercussions variées sur l’enseignement supérieur: certains pays ont augmenté leurs dépenses alors que d’autres y ont réalisé des coupes franches.
Androulla Vassiliou, la commissaire européenne à l’éducation, à la culture, au multilinguisme et à la jeunesse, a déclaré: «Ces dix dernières années, les systèmes d’enseignement supérieur se sont considérablement développés; parallèlement, les structures d’études et les systèmes d’assurance qualité ont fait l’objet de réformes substantielles. Nous devons continuer à moderniser l’enseignement supérieur et à améliorer sa qualité tout en le rendant plus abordable pour les citoyens. La nouvelle stratégie Europe 2020 donnera un nouvel élan à notre démarche en ce sens, en mettant notamment l’accent sur les mesures qui visent à faire passer le nombre de diplômés de l’enseignement supérieur de moins d’un tiers à au moins 40 % de la population.»
Le processus de Bologne, qui porte le nom de la ville italienne dans laquelle il a vu le jour en juin 1999, a marqué le coup d’envoi d’une série de réformes dont l’objectif était de rendre l’enseignement supérieur européen plus compatible, comparable, compétitif et attrayant pour les étudiants. Il était principalement axé sur:
· l’instauration d’un système d’études en trois cycles (licence, master, doctorat);
· l’assurance qualité;
· la reconnaissance des diplômes et des périodes d’études.
D’après cette étude menée par le réseau Eurydice pour la Commission, le processus de Bologne a largement atteint ses objectifs et ce, grâce à l’action conjointe des pays: son succès aurait été moindre si chacun avait agi de son côté.
Le système d’études en trois cycles et les normes de qualité supérieures sont devenus la règle en Europe, bien que la reconnaissance des diplômes pose encore problème dans certains cas.
Le rapport met en évidence la diversité des réactions face à la crise économique et conclut que, plus que jamais, il est vital que l’Europe se montre cohérente et investisse dans la modernisation de l’enseignement supérieur afin d’aider les citoyens à s’adapter à la nouvelle donne économique, démographique et sociale. Il précise qu’il est également nécessaire d’accélérer la mise en œuvre des mesures destinées à encourager les groupes socialement défavorisés et les apprenants adultes à participer à l’enseignement supérieur.
L’étude souligne en outre que les pays doivent déployer davantage d’efforts en faveur de la mobilité des étudiants. Les programmes européens ont été les principaux catalyseurs dans ce domaine et l’étude recommande que cet aspect soit considéré comme une priorité dans le cadre de l’espace européen de l’enseignement supérieur.
Le rapport a été établi par le réseau Eurydice (www.Eurydice.org), qui fournit des informations et réalise des analyses sur les systèmes et les politiques d’enseignement européens. Ce réseau est coordonné et géré par l’Agence exécutive «Éducation, audiovisuel et culture» de Bruxelles, qui en élabore les publications et les bases de données.
* « Focus sur l’enseignement supérieur en Europe 2010: L’impact du processus de Bologne »
Pour en savoir plus sur l’étude menée par Eurydice:
http://eacea.ec.europa.eu/education/eurydice/documents/thematic_reports/122EN.pdf