1 Français sur 4 touché par les acouphènes
L’audition est désormais un critère de santé alors qu’il s’agissait de l’un des sens les plus oubliés de notre vie et, désormais, les Français dans leur très grande majorité reconnaissent l’impact des difficultés d’audition sur la qualité de vie (la vie sociale, les capacités scolaires, le moral, les capacités d’autonomie).
La capacité auditive est fragile, elle repose sur le système auditif dont l’une des caractéristiques est de s’user avec l’âge ou de se dégrader rapidement lorsque soumise à des pressions acoustiques.
Si une telle prise de conscience est aujourd’hui partagée par toutes les générations, y compris les plus jeunes, c’est parce qu’elles sont toutes concernées avec, en particulier, le phénomène des acouphènes, ce bourdonnement et sifflement dans la tête et les oreilles, qui toucherait près d’1 Français sur 4 !
Que sait-on de ce phénomène ? Quelles en sont les causes et les conséquences ? Quel est le niveau de gêne vécu ou pressenti ? Consulte-t-on un professionnel de santé pour ses acouphènes ? Sait-on s’il existe des solutions curatives ?
Tels sont les thèmes abordés dans l’enquête JNA – Ipsos – Crédit Agricole, enquête réalisée dans le cadre de la 17ème édition de la Journée Nationale de l’Audition (13 mars 2014).
L’audition devient un critère de santé, y compris pour les plus jeunes
Dans la hiérarchie des sources d’inquiétude des Français vis-à-vis de leurs difficultés potentielles de santé, la perte des capacités auditives mobilise 44% d’entre eux (derrière la perte d’autonomie 66%, la perte des capacités visuelles 58% ou le spectre de l’AVC 56%). Avec un score de 42%, la tranche des 16-34 ans est tout autant mobilisée sur la question.
Le phénomène des acouphènes, bien identifié contrairement à celui de l’hyperacousie
Le phénomène des acouphènes est parfaitement bien identifié par 88% des Français (85% des 16-34 ans) et lui sont associés des termes tels que ‘sifflements’, ‘bruit strident’, ‘bourdonnements’, ‘fond sonore’… alors que seuls 29% disent connaître le terme hyperacousie auquel ils associent des ‘bruits trop forts’, une ‘hypersensibilité de l’ouïe’, une ‘intolérance à une certaine fréquence de sons’.
1 Français sur 4 touché par le phénomène des acouphènes et les plus jeunes en plus forte proportion
1 Français sur 2 déclare avoir déjà ressenti un sifflement ou un bourdonnement dans les oreilles, autrement dit un acouphène, et en particulier 56% des jeunes de 16-34 ans. Parmi cette population, il y a cependant lieu de distinguer ceux qui ont vécu ce phénomène et pour qui cela a totalement passé (29%), ceux qui vivent ce phénomène de temps en temps mais cela passe (53%) et enfin ceux qui vivent en permanence ce phénomène (16%). En extrapolant ces résultats à la population française et sur la tranche d’âge enquêtée (16-75 ans), l’on peut considérer qu’environ 3,7 millions de Français souffrent d’acouphènes permanents et 12,3 millions d’acouphènes de temps en temps.
Musique amplifiée et bruit au travail : haro sur les niveaux sonores excessifs
Parmi ceux qui souffrent aujourd’hui ou ont souffert d’acouphènes, alors que 22% disent ne pas savoir ce qui est à l’origine de leurs maux, 26% évoquent la pratique d’activités de loisir bruyantes ou un traumatisme sonore lié à une activité de loisir. A cet égard, dans 7 cas sur 10 c’est la musique amplifiée qui est en cause : que la musique soit nomade, via les omniprésents baladeurs numériques ou délivrée à haute dose en concert, la musique n’a jamais été aussi présente dans le quotidien des jeunes générations. Or l’association JNA précise que la limite de nocivité s’établit entre 85 et 90 décibels et que, passé ce seuil, l’écoute musicale peut provoquer des troubles de l’audition ou des surdités traumatiques.
Le phénomène des acouphènes peut également avoir pour origine un traumatisme sonore lié au bruit au travail (machines mais aussi parfois open space…), cela représente 13% des causes citées dans la présente enquête, tout comme les suites d’une maladie ou problèmes d’hypertension (12%) ou encore la baisse de l’audition avec l’âge (6%).
Souffrir d’acouphènes : quel niveau de gêne et quelles conséquences ?
78% des personnes déclarant souffrir toujours d’acouphènes considèrent le phénomène gênant (25% très gênant et 53% plutôt gênant).
Bien sûr, tout comme le niveau de gêne, les conséquences sont bien différentes selon que l’on souffre de façon permanente ou seulement de temps en temps d’acouphènes, mais globalement ceux qui en souffrent encore aujourd’hui reconnaissent qu’ils sont devenus plus irritables (35%), plus anxieux (26%), moins gais (22%), plus isolés des autres (20%). De même qu’environ 1 sur 5 reconnaît que les acouphènes perturbent aussi bien la vie sociale, familiale que professionnelle.
Le phénomène des acouphènes n’amène à la consultation d’un professionnel de santé que dans 50% des cas
Parmi les Français déclarant souffrir actuellement d’acouphènes (à des fréquences variées) ou avoir souffert d’acouphènes, seuls 49% disent voir consulté un professionnel de santé : médecin ORL ou médecin généraliste dans la très grande majorité des cas. Pour la moitié de ces patients, rien n’a été prescrit ou conseillé alors que 30% se sont vus prescrire un traitement médicamenteux ou une aide auditive (7%). A noter qu’1 patient sur 5 s’est vu orienter pour ses problèmes d’acouphènes vers les médecines alternatives (homéopathie, ostéopathie, acupuncture, thérapie cognitive et comportementale, sophrologie…).
Fiche technique :
Enquête Ipsos pour l’association JNA et le Crédit Agricole, réalisée par Internet, selon la méthode des quotas, auprès de 900 personnes, constituant un échantillon national représentatif de la population française âgée de 16 à 75 ans, du 10 au 17 février 2014. Programme complet de la campagne sur : www.journee-audition.org