Les politiques prennent-ils vraiment au sérieux l’entrepreneuriat social ?
La crise économique et financière de ces dernières années a donné une nouvelle ampleur aux inégalités entre les Français. Les difficultés auxquelles ils sont confrontés sont nombreuses : précarisation de l’emploi, délitement du lien social, affaiblissement des services publics, entre autres. Les défis liés au réchauffement climatique imposent, de plus, d’y apporter des solutions innovantes. Dès lors, comment réinventer notre modèle économique ?
Les entreprises sociales semblent avoir pris la mesure des obstacles à franchir. Pionnières de l’économie de demain, elles se mobilisent par dizaine de milliers en Europe pour lutter contre les exclusions. Insertion professionnelle, mal-logement, prise en charge de la dépendance, solidarité internationale… autant de champs dans lesquels elles s’investissent. Face aux nouveaux besoins sociaux, elles sont porteuses d’innovation. Elles sont également un précieux soutien dans la création d’emplois, en France, qui conjuguent efficacité économique et utilité sociale (commerce équitable, santé, sociale, éducation ou encore énergie). Il est estimé, en ce sens, que leurs activités sont génératrices de 50.000 emplois par an, en moyenne. Les projections indiquent que presque 500.000 emplois pourraient être créés lors du prochain quinquennat (2012-2017), sous réserve d’une politique publique volontariste.
Face à ces éléments, plusieurs interrogations s’imposent : l’entreprise sociale constitue-t-elle une solution pérenne face à la crise ? Peut-elle se développer à grande échelle ? Constitue-t-elle une alternative à l’Etat providence ? Quel modèle de croissance doit-elle adopter ? Comment doit-elle interagir avec l’économie dite « classique » ? Quel rôle les pouvoirs publics doivent-ils prendre dans son développement ?
A l’approche de l’élection présidentielle, Le Mouvement des entrepreneurs sociaux s’apprête à publier l’ensemble de ses propositions sur l’entreprise sociale, rassemblées dans un Livre Blanc. Parmi ces dernières se trouve l’ouverture à l’innovation sociale de tous les dispositifs en faveur de l’innovation, la généralisation de la sensibilisation ou formation à l’entrepreneuriat social dans l’enseignement supérieur ou encore l’intégration d’au moins 25% de clauses sociales dans la commande publique. Les mesures avancées devront bénéficier du soutien de la prochaine majorité, laquelle devra s’engager à réunir les conditions favorables à l’essor des entreprises sociales.
Le rôle dans l’économie de l’entreprise sociale sera débattu à l’occasion de la 94ème édition des « Alter Mardis : Parlons Solutions », le mardi 20 mars à 19h00 au Comptoir Général. Dans le cadre d’un débat animé par Tarik Ghezali, cofondateur et administrateur du Mouvement des entrepreneurs sociaux, les représentants de quatre think tanks français de différentes sensibilités – Fondation Copernic, Terra Nova, l’IFRAP, l’Institut de l’entreprise – viendront échanger, proposer et débattre du modèle de l’entreprise sociale.
Vous ne pouvez pas vous déplacer ? Suivez la conférence en live depuis chez vous en vous connectant sur www.altermardis.org/live mardi 20 mars à 19h15 précise.