Le 6 octobre, la « journée de la Disance » revient. Et si on en parlait ?

Forte du succès de la première édition, AIDES annonce le grand retour de la journée de la Disance. Parce que dire sa séropositivité ne doit plus être un risque d’exclusion ou de jugement. Parce que la Disance se veut d’abord une délivrance, un moyen pour nous, personnes vivant avec le VIH, de ne plus être prisonniers du virus, de changer les regards et de transformer la société.

Richard Cross, l’ex-coach vocal de la Star Academy, a révélé sa séropositivité dans une récente interview. Un « coming-out » courageux au regard de la facilité avec laquelle peut se briser une carrière dans le monde du spectacle. Bien sûr, dans une société parfaite, ce geste n’aurait rien d’étonnant. S’il n’est pas anodin, c’est parce que l’annonce de sa séropositivité provoque encore trop souvent des conséquences malheureuses : éloignement des amis, de la famille parfois, refus de soin, ralentissement dans la carrière professionnelle…

Nos enquêtes le prouvent : 60 % des personnes séropositives ont été blessées par les réactions de proches à qui ils l’avaient annoncé (Enquête AIDES & toi, 2007). La moitié d’entre elles affirme avoir perdu des partenaires sexuels suite à cette annonce. Au final, 50% des personnes interrogées dans nos accueils considèrent qu’en parler fut une erreur. Dans ces conditions, « le dire » ne suffit pas. Pour abolir les discriminations, il faut aller plus loin : briser le silence, sortir de l’ombre et se battre pour changer les représentations.

C’est pourquoi, le 6 octobre, AIDES se mobilise pour la seconde journée de la Disance en organisant une action « surprise » de visibilité à Paris. Un happening joyeux et convivial pour rappeler au monde que l’identité d’une personne ne se résume pas à sa séropositivité. Comme l’explique « Badiane » sur Seronet : « Avec le temps, j’ai observé que le secret est lourd et difficile à garder. Ce secret m’échappait, ma Disance m’a permis de mieux maîtriser cette appréhension. En assumant celle-ci, je peux enfin me délivrer du non-dit et m’affranchir du regard parfois négatif sur le virus. ». S’affranchir, se libérer, s’affirmer en tant qu’individu, rendre la vie plus légère dans une société moins jugeante, voilà ce que doit permettre la Disance. Le succès de l’édition 2012, organisée sur notre site et nos réseaux sociaux, a su démontrer tout le bien-fondé de cette démarche. Elle répond à un réel besoin. Et nous, association de personnes vivant avec le VIH, savons mieux que quiconque qu’une personne séropositive heureuse et bien dans sa peau, c’est une personne qui est davantage en capacité de prendre soin d’elle et des autres.

Nous sommes fiers d’annoncer le retour de cette journée si particulière, et nous vous attendons nombreuses et nombreux à nos côtés.

Rejoignez-nous le 6 octobre à partir de 11h30 à Paris dans les jardins du Champ de Mars (1). Et ensemble, faisons avancer la cause séro-solidaire !

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

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