« Nous voulons un monde nouveau et original »
Nous étions 50 000 au Forum social mondial de Nairobi. 50 000 privilégiés à avoir pu assister à ce rassemblement planétaire qui, s’il pose un certain nombre de questions quant à ses objectifs ou ses retombées, n’en demeure pas moins un extraordinaire lieu de rencontres. Quel autre espace, en effet, offre l’occasion de débattre avec des acteurs sociaux venus des quatre coins du monde pour échanger sur leurs pratiques, construire des dynamiques, apprendre et s’inspirer des expériences menées par d’autres, ailleurs ?
Se réchauffer à l’aune de cette énergie qui émane des ateliers et conférences pendant les quatre jours de débats : tel a toujours été l’un des objectifs premiers du FSM. Mission accomplie, encore une fois… On en rentre revigorés, traversés par des questions multiples, mais avec l’envie de poursuivre le débat sur les alternatives au monde libéral ou, pour le moins, sur les modes de régulation possibles à mettre en place… Même les participants à Davos et à son Forum économique ont parlé « environnement » et « enjeux sociaux ». C’est dire !
Revigorés, disais-je. Mais aussi un peu interrogatifs. L’an prochain, il n’y aura pas de Forum social mondial. La formule a peut-être vécu. En haut lieu (et notamment au sein de son conseil international), on cherche d’autres formes d’actions à mener, plus concrètes, plus efficaces, plus locales aussi…
Justement, de retour de Nairobi, l’envie de créer des synergies, débattre, proposer, essayer ici en France, nous envahit à nouveau… Plein de ces moments d’intense émotion que les FSM procurent à chaque fois et à la veille d’élections majeures dans notre pays, pourquoi ne pas réaffirmer, tel Dany Cohn-Bendit en mai 1968 : « Nous voulons un monde nouveau et original. »