« Sauvons l’Europe » : propositions
Dans le cadre de la mise en place de la future mandature européenne, l’association Sauvons l’Europe propose un texte d’orientation pour la prochaine décennie.
Les risques, les enjeux et les défis sont nombreux, et ouvrent autant de possibles et d’opportunités, à l’aube de six mois déterminants pour l’Europe. Si les élections européennes forment la première étape, le choix du président de la Commission tout comme les négociations pour construire un programme du prochain quinquennat européen seront d’autres étapes cruciales.
La contribution que nous avançons ici vise le moyen terme, et propose un corpus cohérent pour appréhender les évolutions nécessaires lors de la prochaine mandature européenne. La construction de ce texte d’orientation est d’autant plus nécessaire, que Sauvons l’Europe voit avec un certain effarement le spectacle qui nous est offert jusqu’à présent en vue de ces élections. La composition des listes a fait vœu de pauvreté, en sacrifiant des eurodéputés sortants compétents ou par le refus d’une liste transnationale qui a rassemblé conservateurs et populistes. Le regret est d’autant plus grand que les partis politiques auraient pu faire le choix d’organiser des primaires ouvertes pour désigner leur tête de listes aux élections européennes et offrir ainsi un choix clair et visible aux électeurs sur le nom du futur Président de la Commission Européenne. Au contraire, et quelle que soit leur qualité, force est de constater que les candidats actuels sont peu connus du grand public et que les programmes qu’ils portent ne sont pas portés à la connaissance des citoyens, chaque parti national menant une campagne hors sol. Pire encore, la probabilité d’avoir un Président de la Commission qui ne serait même pas candidat n’est aujourd’hui plus impossible. Tout cela va renforcer l’enjeu des négociations post-élections, et donc l’importance des rapports de force entre courants de pensée au Parlement Européen pour déterminer les compromis à l’œuvre. Ainsi, le vote reste encore plus que nécessaire et important. La participation possible aux élections d’un pays qui pourrait quitter l’Union dans les mois à venir achève de transformer la comédie en farce amère.
Par conséquent, ce texte d’orientation part du constat qu’en Europe, le risque de rupture avec les institutions démocratiques existantes est réel. Il s’est d’ailleurs déjà produit à de nombreuses reprises dans différents Etats-Membres depuis une quinzaine d’année. Le refus du Traité constitutionnel Européen, évidemment le Brexit, la victoire de l’extrême-droite en Italie sont les premières manifestations de ces rejets démocratiques. Face à ce constat, plusieurs propositions sont à mettre en œuvre de manière rapide : budget participatif pour les fonds structurel européen dans les régions, soutien aux lobbyings citoyens pour équilibrer les forces de frappe des lobbys des grandes entreprises, mise en place des primaires ouvertes dans les partis politiques pour désigner le candidat à la Commission Européenne, création d’une assemblée européenne dans chaque région (organisée par les conseils régionaux dans un premier temps) pour faire vivre le débat démocratique et élaborer des recommandations sur les sujets en débat au niveau européen et, enfin, création d’une assemblée de citoyen.ne.s pour renforcer le Parlement Européen.
Face à l’ensemble des défis qui nous attendent (géopolitiques, environnementaux ou sociaux), croire et attendre qu’une sortie de l’Europe ou l’arrivée prochaine d’un nouveau traité sont la solution à tous nos maux est le meilleur moyen de ne rien faire. Le problème n’est pas institutionnel, mais bien d’abord de volonté politique.
Il est temps de refaire de la politique en Europe. Ainsi, Sauvons l’Europe défend six axes prioritaires dans son texte d’orientation :
La transformation de la PAC en une PAC biologique par étapes
Une lutte réelle contre la pauvreté, en démarrant par le financement d’une allocation enfant et d’une garantie senior dans l’ensemble des Etats-membres et une assurance des assurances-chômages pour faire face aux chocs conjoncturels
La mise en place d’un modèle européen de l’entreprise : autorité européenne du travail, taxation des Gafam et de l’ensemble des multinationales, développement des comités d’entreprise au niveau européen, obligation de la présence de salariés dans les conseils d’administration.
Un budget et une Assemblée participative avec un focus au niveau des territoires
Le financement de la recherche et développement
Un accord de Brexit autour du maintien du Royaume-Uni dans l’Union douanière.
Sauvons l’Europe