L’économie sociale, c’est quoi ?
La fonction de l’économie sociale, en ce qu’elle reconnaît le social comme une dimension majeure de l’économie est plus que jamais d’actualité. Rappel des titres…
L’économie sociale couvre quatre grands champs : les associations dont l’activité profite à d’autres que leurs membres et qui rendent à leurs membres le service de fédérer leurs activités ; les coopératives mais aussi certaines mutuelles d’assurance qui rassemblent des entreprises patrimoniales, des artisans et commerçants, afin de les doter de services communs ; des entreprises réunissant des particuliers et leur apportant directement des services (habitat, consommation, crédit…) ; et enfin des entreprises qui apportent à leurs membres qui sont leurs salariés, le service d’assumer collectivement la fonction d’entrepreneur : ce sont les SCOP. Sur 370 millions d’Européens, les 2/3 sont membres d’une coopérative, d’une association ou d’une mutuelle, lesquelles représentent 7% des entreprises et de l’emploi. En ces temps de crise, la fonction de l’économie sociale, est plus que jamais d’actualité. Mais curieusement, alors même que les exigences de participation aux responsabilité, imprègnent de plus en plus les aspirations et les pratiques citoyennes, la réalité de ce dynamisme reste méconnu aux yeux des citoyens.
Chaque composante de l’économie sociale a sa propre histoire. La plus jeune et la plus courante est l’association née en 1901, premier degré de l’initiative citoyenne. Au nombre de 700 000, elles enregistrent 1,2 millions de salariés et développent des activités dans tous les domaines.
La plus ancienne est la mutualité. Elle est née au début du siècle dernier de la volonté d’un groupe de personnes qui s’associent dans le plus parfait désintéressement afin de se protéger réciproquement. Elle repose sur la trilogie solidarité, responsabilité, réciprocité et concerne un français sur deux.
Les coopératives, elles, ont aujourd’hui 140 ans. On en trouve dans l’agriculture (9 exploitations sur 10), la banque (12 millions de sociétaires), le commerce (15% de la distribution), le transport, la pêche.. Près de 15 millions de personnes adhèrent à l’une ou l’autre de ces coopératives. Elles emploient au total 500 000 personnes. Elles se définissent par une participation active aux politiques publiques en matière d’emploi.
L’économie sociale est régie par trois grands principes: 1. La liberté de s’associer dans la participation ouverte au projet collectif partagé ; 2. L’accès de tous aux biens et services dans une politique solidairee fondée sur la mutualisation des ressources, des risques et des compétences ; 3. La propriété collective des moyens de production, de diffusion, de services. Le contrôle démocratique est érigé comme garant de l’atteinte des objectifs dans une dialectique rigoureuse entre idée et action, entre objectifs visés et pratiques pour y parvenir.
L’une des forces de l’économie sociale est son rôle de défricheur. « Seules les entreprises innovantes ont des chances de perdurer et de se développer, quand le marché et la concurrence imposent des règles impitoyables. Cette réalité s’impose avec la brutalité d’un système qui n’a pas trouvé en face de lui des forces de régulation suffisantes », indique Jean Bastide, président du Conseil national de la vie associative . Qu’il s’agisse des animations de quartiers, de l’intégration de la personne handicapée, du développement des actions en faveur des consommateurs, ou rôle des activités périscolaires, les associations en sont les principales actrices.
Mais l’économie sociale a aussi des faiblesses Un simple constat montre que les associations restent trop modestes. Elles ne mesurent pas l’impact de l’innovation qu’elles ont initié. Et leurs innovations ne sont souvent valorisées qu’avec retard et généralisées dans le long terme. Le secteur marchand se servant abondamment dans le laboratoire des idées qu’elles contribuent à développer.
Afin de lui donner sa pleine place dans l’innovation sociale et économique, plusieurs objectifs sont aujourd’hui mis en perspective. Eviter de se développer en bulle. Jouer sur la complémentarité des associations, des mutuelles et des coopératives ; parler de pouvoir et d’argent sans avoir le sentiment de dire des choses sales, ne plus vivre caché pour soit disant vivre heureux. Profiter du développement durable, de l’exigence éthique et des initiatives citoyennes pour constituer un véritable secteur de l’économie sociale et solidaire.
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