Dans une note de synthèse de janvier 2012, le Centre d’Analyse Stratégique se projette en 2030 pour analyser les « secteurs de la nouvelle croissance ».
Dans une projection sur les secteurs de la nouvelle croissance à l’horizon 2030, les experts du CAS définissent trois « chemins de croissance » pour la France .
1. Un scénario cible qui « envisage l’évolution de l’économie française vers un nouveau modèle de croissance à fort contenu en innovation, une orientation de l’économie vers des services de qualité mutualisant et optimisant l’usage des biens et ressources matériels, un renouvellement de la structure de production et de consommation qui bâtit notamment sa dynamique sur le développement des besoins inhérents au vieillissement de la population et à la préservation de l’environnement. 4 hypothèses fondent ce scénario : une hausse des dépenses de R & D, une augmentation de la productivité dans les services, une déformation des préférences des consommateurs en faveur des biens et comportements écoresponsables, la mise en place d’incitations fiscales et de signaux prix défavorables aux secteurs polluants. Dans ce scénario « souhaité », le PIB croît de 2 % par an et la productivité de 1,6 %, 2,2 millions emplois sont créés en 20 ans et le taux de chômage régresse à 6,3 %.
2. Dans le scénario contraint, qui anticipe des évolutions médianes et un contexte incertain, sur les prix (matières premières, taux d’intérêt, taux de change), la productivité, la consommation et l’innovation, le PIB croît de 1,9 % par an et la productivité de 1,5 %. L’économie crée 1,7 million d’emplois en 20 ans et le chômage régresse à 7,8 % en 2030.
3. Enfin, dans un scénario de crise la dégradation de la compétitivité européenne sur les marchés extérieurs et un contexte de contrainte financière accrue pour les agents économiques provoquent trois évolutions : hausse des taux d’intérêt, appréciation de l’euro et ralentissement du commerce mondial. Le PIB ne croît plus que de 1,7 % par an et la productivité de 1,4 %. L’économie crée 1,6 million d’emplois en 20 ans avec un taux de chômage qui, à 8,2 %, reste élevé à l’horizon 2030.
Le document parie sur un certain ralentissement de la désindustrialisation du au fait que l’externalisation a atteint une sorte de pic. La note considére aussi que les services d’utilité collective ou liés à la personne sont tendanciellement importants mais dépendants de la solvabilité de la demande et de la dynamique de l’emploi public.
Globalement, les secteurs de croissance sont « les secteurs bénéficiant de ressorts structurels de demande intérieure (services d’utilité collective ou liés à la personne), les secteurs abrités (services d’intermédiation, construction, tourisme) et les services externalisés des entreprises ». La construction,
l’industrie et les services aux entreprises sont quant à eux les secteurs les plus incertains et les plus sensibles à des éléments extérieurs (commerce mondial, politiques publiques, …).