Ils sont bien dans leur association, conscients de la valeur de leur engagement. Mais les bénévoles aspirent aussi à davantage de reconnaissance et de moyens. Surtout les plus jeunes.

Qu’est-ce qui motive les bénévoles ? Comment perçoivent-ils leur engagement ? Qu’attendent-ils pour mieux pouvoir l’exercer? Pour la troisième année consécutive, Recherche & Solidarités et France Bénévolat livrent une photographie précise et détaillée d’une frange non négligeable de la population. Avec le soutien de la Caisse d’Epargne et de la Macif, les deux partenaires ont interrogé 3 600 bénévoles (*) sur des sujets divers : sens de leur action, retours escomptés, besoins spécifiques, ressenti…

Si la représentation que les bénévoles ont d’eux-mêmes reste positive, les qualifications changent en fonction des tranches d’âge: quand les plus âgés se considèrent comme des “militants”, les plus jeunes se sentent plutôt “acteurs”.

Développement personnel, développement des compétences, recherche de sens, plaisir, besoin de développer le lien social… Autant de déterminants à l’engagement. Mais s’il faut retenir une motivation qui surpasse toutes ces autres, c’est incontestablement dans l’utilité des actions menées qu’il faut la trouver.
Le souhait d’appartenir à une équipe motive un quart des bénévoles, avec une progression légère mais régulière lorsque l’on avance en âge. Cette appétence pour la collégialité venant en effet au fur et à mesure de la pratique associative.

Le bénévolat constitue un levier d’épanouissement pour les individus qui s’y adonnent. 80% des bénévoles se trouvent bien dans leur association. Subsistent pourtant des marges de progrès, notamment chez les jeunes, qui souffrent pus que leurs aînées d’un déficit de reconnaissance. On identifie quatre sources de déceptions non liées au statut du bénévole lui-même, mais aux moyens dont il dispose : le manque de moyens financiers (25%), le manque de moyens matériels (20%), l’inadaptation des locaux (15%) et le manque de moyens spécifiques pour l’exercice de l’activité (12%).

Enseignement intéressant pour les responsables associatifs : 18% des bénévoles souhaitent une plus grande attention de leur part, 12% une meilleure écoute, 15% une meilleure reconnaissance de leur action.
Par ailleurs, un peu plus d’un cinquième des moins de 25 ans se disent prêts à prendre des responsabilités et 20% aspirent à changer de mission.

Autre constat à ne pas négliger : l’expression d’une certaine lassitude qui, progresse au fur et à mesure des années, pour concerner potentiellement 35% des bénévoles de 40 à 60 ans et près de la moitié (47%) des bénévoles de plus de 60 ans.

22% des bénévoles se disent demandeurs de formation. Cette part augmente sensiblement chez les plus jeunes : 41% des moins de 25 ans sont en attente de formation sur les problématiques de communication, contre 25% de l’ensemble des répondants.

Plus d’un tiers des moins de 25 ans, 28% des 25-40 ans et 18% des 40-60 ans attendent davantage de reconnaissance des compétences acquises dans le cadre de l’engagement bénévole, sur le modèle de la validation des acquis de l’expérience (VAE). Dans cette même attente de reconnaissance, 39% des moins de 25 ans souhaiteraient une valorisation de leur engagement, notamment dans le cadre de leurs études.

(*) Enquête en ligne réalisée du 16 février 2010 au 16 mars 2010 auprès de 3 578 personnes de 16 ans et plus.

Au sujet de Muriel Jaouën

Journaliste de formation (ESJ Lille, 1990), Muriel Jaouën publie régulièrement dans le magazine de Place-Publique. Ses spécialités : économie sociale, développement durable, marketing, communication, organisations, management.

Catégorie(s)

ETUDE, SOLIDARITE

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