Si l’’apprentissage bénéficie d’une bonne image auprès des patrons de TPE, en revanche le système éducatif français est très décrié. C’est ce que révèle le 43ème Baromètre de conjoncture des TPE, réalisé par l’Ifop pour Fiducial

Selon le 43ème Baromètre des TPE (*) , 72 % des dirigeants de TPE (très petites entreprises) estiment que l’apprentissage est adapté à leurs besoins. Il offre des perspectives intéressantes en termes d’évolution de carrière (86 %). Il facilite le recrutement de personnel (84 %) et les formations qu’il propose permettent de s’adapter rapidement à l’évolution des métiers (79 %). Enfin, l’apprentissage est largement considéré comme adapté aux besoins des TPE-PME (72 %). Les patrons de TPE sont cependant 83 % à penser qu’il est difficile de trouver un bon apprenti.

Une TPE sur quatre (24 %), soit deux employeurs sur cinq (41 %), ont déjà eu, au cours de ces trois dernières années, recours à un contrat d’apprentissage et 16 % (soit 27 % des employeurs) à un contrat de professionnalisation.

L’apprentissage, une marche vers l’emploi

Les dirigeants qui ont eu recours à l’apprentissage en tirent un bilan positif pour leur entreprise (85 %). D’ailleurs près de quatre dirigeants sur dix (39 %) ont déjà embauché un de leurs apprentis. Ce chiffre monte à 66 % dans les TPE de plus de cinq personnes.

Concernant la rémunération perçue par les apprentis, 58 % des employeurs la considèrent équilibrée, 23 % la jugent trop élevée et 19 % plutôt insuffisante.

Quant aux évolutions de ce cursus, 75 % des dirigeants souhaiteraient une fusion de l’apprentissage et du parcours de professionnalisation. Et 81 % sont favorables à la possibilité de rendre accessibles tous les diplômes professionnels, du CAP à Bac + 5, par la voie de l’apprentissage.

90 % des patrons de TPE menant des actions dans ce domaine jugent la formation continue de leurs salariés utile.

La moitié des patrons de TPE a dispensé une formation à ses salariés au cours des trois dernières années, l’autre moitié s’en est abstenue. Pour autant, les uns comme les autres estiment à une large majorité (89 %) que leurs salariés sont bien formés pour accomplir leurs missions.

D’ailleurs, le niveau de formation suffisant des employés est la première justification à l’absence de formation (36 %). Arrivent ensuite le manque de temps pour trouver la formation adaptée
(27 %), le temps d’absence du salarié (23 %) et le coût de la formation (16 %).

Dans les TPE qui forment leurs salariés, ces derniers suivent en moyenne quatre jours de formation par an, même si cela représente moins de 3 jours pour 46 % d’entre eux. Les patrons recourent largement (74 %) aux services d’un organisme indépendant pour former leurs employés, loin devant l’appel à un fournisseur (29 %) ou à une personne interne à l’entreprise (21 %).

Les missions des organismes paritaires sont plutôt bien perçues : 64 % des employeurs mettent en avant la simplicité des démarches et 79 % sont satisfaits de la prise en charge financière.

Il est important de rappeler que les formations suivies sont jugées utiles par la quasi unanimité des dirigeants-employeurs (90 %). La majeure partie d’entre elles portent sur l’expertise et les connaissances techniques (76 %).

L’éducation, cause prioritaire

Interrogés plus largement sur le système éducatif français, les patrons de TPE portent un jugement très sévère : 64 % estiment qu’il fonctionne mal. L’action du gouvernement en matière d’éducation est aussi jugée avec une grande sévérité puisque 72 % l’estiment inefficace. Cette perception touche tous les niveaux de l’enseignement : école élémentaire, collège, lycée, enseignement supérieur.

Les chefs d’entreprise (91 %) appellent donc à des réformes urgentes pour améliorer l’éducation et la recherche, avec comme priorité absolue de s’assurer que tous les jeunes sachent au moins lire et écrire à l’entrée en sixième (64 %). Ils portent également un intérêt fort à l’adaptation des études au monde de l’entreprise (41 %) et à l’amélioration de l’orientation des jeunes (37 %).

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Méthodologie de l’Etude :

* Echantillon de 1 002 dirigeants de TPE de 0 à 19 salariés, raisonné sur les critères secteur d’activité de l’entreprise, taille de l’entreprise, région d’implantation de l’entreprise et interrogé par téléphone du 5 au 21 juillet 2011. Des résultats nationaux représentatifs : redressement selon les données INSEE pour la meilleure représentativité de cette composante du tissu économique français.

Au sujet de Yan de Kerorguen

Ethnologue de formation et ancien rédacteur en chef de La Tribune, Yan de Kerorguen est actuellement rédacteur en chef du site Place-Publique.fr et chroniqueur économique au magazine The Good Life. Il est auteur d’une quinzaine d’ouvrages de prospective citoyenne et co-fondateur de Initiatives Citoyens en Europe (ICE).

Catégorie(s)

ECONOMIE, ETUDE

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