Et si les autoroutes devenaient une sorte d’ immense panneau solaire capable d’alimenter en énergie des villes entières. Nous n’en sommes pas là. Mais le solaire a vraiment sa place dans la route de demain.

Témoin, Scott Brusaw, un ingénieur américain, à la tête de la société Solar Roadways (1) a mis au point un système qui permettrait de générer de l’énergie, en utilisant les routes. En fait, ne sont-elles de longues bandes de terre qui sont constamment exposées au soleil, surtout suivant les régions. Alors pourquoi ne pas en tirer avantage?

Il a créé un système à trois bandes pour remplacer le revêtement de la route, la première couche serait translucide susceptible de laisser passer les rayons du soleil; celle du milieu contient de l’électronique, des led, et les cellules photovoltaïques qui capturent l’énergie solaire, l’ électricité qui serait stockée et utilisée pour chauffer la route et améliorer les conditions de circulation en hiver, faire fondre le verglas ou la neige… La dernière couche devrait protéger de l’humidité tout en étant capable d’assurer la communication avec le reste du réseau électrique. Et donc fournir en énergie les communes des alentours. Alors si tout le réseau routier « Interstate » était équipé par son système, cela pourrait fournir de l’électricité à tout le pays d’ici cinq ans. En attendant un prototype d’une telle route sera prochainement testé sur une cinquantaine de kilomètres dans l’état de l’ Idaho, entre les villes de Sandpoint et de Cœur d’Alene.

En Oregon, un autre projet est en cours : à Tualatin sur l’échangeur entre Intersate 5 et Intersate 205, l’électricité est accumulée le jour avec l’énergie solaire et sert la nuit pour éclairer l’autoroute. Grâce à un système photovoltaïque qui couvre environ 744 m2, une bande de panneaux solaires longue comme deux terrains de football sur moins de deux mètres de large et produit 112 000 kwh par an, soit 28% des besoins du réseau. Le service des transports de cet Etat réfléchit à une suite, avec un projet qui génèrerait 2 millions de kwh par an (ce que consomment 182 foyers ). D’ailleurs, il est également question de doubler les murs anti-bruits de panneaux solaires dans les parties résidentielles, afin de générer aussi de l’électricité. De son coté, Michael Hulen président de Novotech, a mis au point le système Roadway Energy Systems (RES), en collaboration avec le Worcester Polytechnic Institute, dans le Massachusetts : il s’agit de chauffer de l’eau sous l’asphalte qui est exposé au soleil, grâce à un réseau de tuyaux situé dessous. Parking de zones commerciales, d’ aréoport … Le système, outre l’eau chaude, peut aussi produire de l’électricité. L’idée est de profiter de refaire le revêtement des parkings ou des routes pour installer ce Roadway Energy Systems.

En Europe, notamment aux Pays-Bas ou Ecosse, il existe des projets de nature proches, utilisant l’énergie thermo-solaire pour dégeler les routes, ou donner des instructions ou des renseignements aux conducteurs en fonction des conditions météo ou du trafic, par un marquage au sol, bref contribuer à rendre l’autoroute « intelligente ». Ooms Avenhorn Holding, Tipspit and WTH Vloerverwarming ont, aux Pays Bas, conjointement développé Road Energy Systems, une méthode permettant de réchauffer ou de refroidir les routes, mais aussi de récupérer la chaleur captée en été et de la stocker, là encore grâce à des tuyaux d’eau placés sous l’asphalte.

Les possibilités sont semble t-il vastes et encore peu exploitées pour des raisons de coûts, mais les partenaires tant privés que publiques se penchent aujourd’hui avec plus d’intérêt sur le sujet !

(1) www.solarroadways.com

Au sujet de Estelle Leroy

Estelle Leroy-Debiasi est journaliste professionnelle, Diplômée en Economie, ex rédactrice en chef du quotidien économique La Tribune. Elle contribue régulièrement au site ElCorreo, site de la diaspora latinoamericaine.

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ENVIRONNEMENT, ETUDE

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