Et les entreprises ?
« Mesurer et piloter l’eau »
Ressource vitale pour les hommes et tout ce qui vit, l’eau est tout aussi indispensable au fonctionnement des entreprises. La concentration des populations et des activités autour des ressources en eau douce crée des pressions supplémentaires, amenées à s’accentuer avec les effets du changement climatique. Face à ces défis, les entreprises sont conduites à anticiper les risques physiques et sociétaux induits par une pénurie d’eau.
Pour cela, les membres d’EpE ont développé un guide pour aider les entreprises à mieux évaluer leur empreinte eau, avec des outils de suivi et indicateurs de pilotage, à la fois à l’échelle locale et sur l’ensemble du périmètre d’action de l’entreprise.
Quelle est la meilleure façon de mesurer son empreinte eau ? Avec quels outils ? Et une fois le reporting clairement établi, comment passer à l’action ?
Le guide « Mesurer et piloter l’eau » vise à répondre à ces questions. Complétant les précédents travaux d’EpE sur les émissions de gaz à effet de serre et sur les indicateurs de biodiversité, cette nouvelle publication est issue des réflexions menées au sein du groupe de travail « Mesure de l’empreinte eau » entre 2012 et 2015. Cette publication est destinée aux entreprises qui souhaitent améliorer leur gestion de l’eau, et ont donc besoin d’outils appropriés et de retours d’expérience. Une quarantaine de cas concrets sur les pratiques des membres d’EpE illustrent les étapes de l’intégration de l’eau dans la stratégie des entreprises, la diversité des outils de mesure et leur utilité dans des contextes différents : vulnérabilité de la ressource, dialogue avec les riverains, conflits d’usage… car « chaque situation réclame des outils appropriés » selon les termes de Pierre-André de Chalendar, Président d’EpE et Président-Directeur Général de Saint-Gobain.
Composée de 48 pages, la publication « Mesurer et piloter l’eau » est divisée en quatre grands chapitres illustrés par des cas concrets issus des pratiques des membres d’EpE.
Le chapitre 1, intitulé « Les enjeux de l’eau pour l’entreprise », fait le point sur la dépendance des entreprises vis-à-vis des ressources hydriques. L’eau étant au cœur de leurs process industriels, Saint-Gobain, Michelin, Lafarge et EDF présentent leurs approches d’évaluation du risque eau. Il montre comment elles permettent à la fois de gagner en efficacité et de créer de nouvelles opportunités économiques. A l’instar de Bayer qui a développé des semences de riz plus résistantes au stress hydrique.
Le chapitre 2, « La mesure de l’empreinte eau en entreprise », consiste à déterminer l’impact propre de l’entreprise par l’évaluation des volumes utilisés dans son activité et de ses impacts sur la qualité de l’eau. Différentes méthodes existent pour le faire. Le Water Impact Index, développé par Veolia, permet aux entreprises de hiérarchiser leurs priorités d’actions en fonction des impacts de leurs activités identifiés. Kering via son outil d’EP&L valorise financièrement son empreinte en estimant le coût pour les populations locales des impacts environnementaux liés à l’eau. Pour être reconnus et efficaces, les indicateurs doivent être reproductibles dans le temps et dans l’espace, fondés scientifiquement et reconnus par les parties prenantes.
Les exemples développés dans le chapitre 3, « Plan d’actions et suivi», illustrent les stratégies et actions établies par les membres d’EpE une fois le reporting et la mesure de l’empreinte eau mis en place. Renault présente ainsi son usine à Tanger avec zéro rejet industriel. Séché Environnement est devenue autosuffisante pour ses besoins en eau dans certains de ses sites et fonctionne en cycle fermé pour les alvéoles de stockage.
Le chapitre 4 porte sur les « Questions émergentes », qui remettent partiellement en cause les méthodes traditionnelles d’évaluation. L’adaptation au changement climatique, les impacts sur la santé et la biodiversité, l’arbitrage eau/carbone pour lesquelles les entreprises membres d’EpE mobilisent des ressources. Suez Environnement développe des solutions innovantes pour répondre à l’enjeu climatique. Sanofi investit le sujet des micropolluants et teste actuellement sur une usine pilote un traitement plus performant des effluents.