Athènes, terrain difficile pour les SEL
Il y a deux ans, à Athènes, Annette Preyer a rencontré plusieurs membres du SEL free-economy.gr.
Ce réseau a volontairement choisi de privilégier la confiance par rapport au nombre en demandant des parrainages et un apport en euros aux nouveaux membres.
Ces parrainages et apports en euros ont pour but d’empêcher ce qui est arrivé à Volos : que des opportunistes utilisent leur crédit d’accueil et partent sans laisser d’adresse.
Ainsi, à l’été 2013, free-economy.gr avait 87 membres, un bel optimisme et la ferme intention de se développer en diversifiant l’offre.
En 2015, le réseau existe encore mais à un très faible niveau : moins de 10 transactions par mois, 65 comptes actifs. L’équipe de coordination s’est efforcée de trouver de nouveaux membres – sans succès ou presque. Le dernier meeting de free-economy a réuni une quarantaine de personnes le 29 novembre 2014.
Chacun avait l’opportunité de présenter son offre de compétences en petits groupes. L’atmosphère a été très agréable, très amicale. Mais très peu de transactions s’en sont suivies.
Free-economy avait le statut légal d’une association (L’expression utilisée sur place est ONG.). Mais cela leur coûtait 500 euros par an plus les honoraires de l’expert comptable (200 à 300 euros). Ils ont donc fermé l’association en juin 2015.
« Au lieu de s’occuper de l’évasion fiscale, l’Etat impose les associations », soupire Dimitris Mouroulis, l’un des fondateurs du réseau.
Ils continuent à payer les 100 euros annuels pour le serveur sécurisé qui héberge leur site. Pour la maintenance de leur logiciel que Dimitris a créé de toutes pièces et qui lui a pris beaucoup beaucoup de temps, il ne fait plus que le strict minimum. Toute l’équipe de coordination de quatre membres fatiguée.
Se fédérer pour une nouvelle dynamique
Qu’est-ce qui fait que Dimitris continue, même en investissant moins de temps qu’auparavant ? « Pour les relations personnelles qui se sont forgées, par un sens de responsabilité vis-à-vis de personnes qui m’ont fait confiance. » Et aussi, parce qu’au fond, il y croit toujours. « L’accord du 13 juillet 2015, chez certains, a déclenché une nouvelle détermination à faire quelque chose. Pendant cinq ans nous nous sommes plaints. C’est fini. Beaucoup de gens ne regardent plus la télé, même pas les actualités sur internet. » Dimitris serait heureux s’il pouvait se dire qu’il a contribué à la construction de quelque chose de durable qui permet aux personnes d’être plus créatives, plus productives, plus prospères. Le 20 juillet 2015 il est donc allé à une réunion de réseaux convoquée par Panagiotis Birdy, un nom dont il n’avait jamais entendu parler avant. Il y avait une bonne quinzaine de participants de sept réseaux (SEL et banques de temps). Que des personnes qui ont déjà réfléchi à la matière. Les 24 et 25 juillet pour un séminaire-atelier avec Thomas Greco ils étaient plus de trente. S’entraider, innover, apprendre des autres, aller de l’avant – Dimitris et les autres participants ne sont pas du genre à abandonner !
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