RESF: Urgence pour Valode jeune majeur géorgien, en rétention à Oissel
La machine à traquer les étrangers tourne à plein régime, dans l’Oise, en particulier, et partout. Des parents, pères d’enfants scolarisés pour certains, sont expulsés, ou menacés de l’être. M. Biangana, père de 4 enfants à Orléans, a été expulsé au Congo le 6 septembre. Des demandeurs d’asile dorment dans les rues des villes françaises, certains sont arrêtés puis soumis à des procédures d’exception. Le ministre de l’intérieur et ses préfets persistent dans une inhumanité dont le seul profit est l’accumulation de souffrances et de misère pour ceux qui en sont les victimes.
Tous les sinistres détails du sale boulot de l’été dans le dernier BLIS :
http://www.educationsansfrontieres.org/article47404.html
Urgence pour Valode jeune majeur géorgien, en rétention à Oissel
Valode ARUTUNIAN, a été arrêté le 21 août en préfecture de Beauvais, frappé d’une Obligation à Quitter le Territoire Français et enfermé au CRA d’Oissel. Il y a eu 21 ans, le 6 septembre.
Le 11 septembre, dans la soirée ; Valode a été conduit à l’embarquement. Mains et pieds liés, il a dit clairement son refus de partir aux policiers qui le montaient comme un paquet, puis l’a redit au commandement de bord, qui l’a débarqué. Il a été ramené dans la nuit au CRA d’Oissel, mais un nouveau vol sera rapidement programmé. Il y a urgence.
C’est le deuxième enfermement de l’année pour ce jeune : en février 2013, débouté de sa demande d’asile, il est arrêté à Grenoble, et libéré le 7 mars, grâce à une forte mobilisation. Il a reçu une autorisation provisoire de séjour sans autorisation de travail pour pouvoir terminer son année scolaire et passer son CAP. En août, il s’est présenté à la préfecture, pour un renouvellement qui lui a été refusé. Il s’y est rendu trois jours de suite, expliquant qu’il lui fallait absolument un titre de séjour pour trouver du travail. Et arrêté.
Le 6 septembre, recevant une délégation du collectif de soutien aux migrants, le préfet de l’Oise maintient sa position : le cas de Valode est indéfendable et comme c’est l’habitude, quelque soient ministres et préfets, il fait état de charges « lourdes » à l’encontre de Valode.
Celui-ci serait connu sous 3 identités différentes pour avoir commis des actes de vol à l’étalage, de vols en réunion avec usage de violence dans différentes villes de France. Des actes en effet inacceptables que personne ne pourrait cautionner. Le préfet de l’Isère avait la même connaissance du dossier le 7 mars dernier, il a pourtant levé la précédente OQTF et libéré Valode. Autre motif d’éloignement, il n’a aucun lien familial en France. Mais pas plus en Géorgie où avant son départ, il était pris en charge dans un orphelinat. Ses attaches sont évidemment aujourd’hui en France, où depuis son arrivée, il a été accompagné par FTDA, avant d’être débouté de sa demande d’asile, puis par son lycée JB Corot à Beauvais.
Le préfet lui reproche enfin de n’avoir pas montré la volonté d’être régularisé. C’est pourtant en insistant par trois reprises à la Préfecture pour obtenir un droit au travail, puisqu’il avait réussi son CAP, qu’il a arrêté puis placé en rétention. Il dit pouvoir être embauché dans l’entreprise de son dernier stage qui a exigé, conformément à la loi, qu’il ait le droit de travailler.
Le préfet de l’Oise veut faire preuve de fermeté. De quelle fermeté s’agit-il quand une préfecture arrête celui qui se présente de lui-même en préfecture pour qu’on examine sa situation. Préfecture ? Attention danger !
Il faut libérer Valode ARUTUNIAN, et lui accorder un titre de séjour lui permettant d’avoir un avenir, de faire des projets comme tous les jeunes de son âge.