« Pour une dépénalisation universelle de l’homosexualité »
« Le Comité IDAHO lance une pétition internationale sur www.idahomophobia.org.
Plus de 70 Etats dans le monde condamnent encore l’homosexualité, et dans une dizaine de pays, la peine de mort est la sanction prévue par la loi. Afin de lutter contre ce scandale légal, une pétition internationale vient tout juste d’être lancée. Elle a été initiée par Louis-Georges Tin, président du Comité IDAHO, qui coordonne chaque année autour du 17 mai la Journée mondiale de lutte contre l’homophobie. Le titre de cette pétition est très clair : « Pour une dépénalisation universelle de l’homosexualité » ; le texte lui-même ne l’est pas moins, puisqu’il repose essentiellement sur les articles de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme. Les enjeux sont nettement posés : il s’agit d’aboutir à une résolution qui sera adressée aux Nations Unies dans les mois à venir.
Cette pétition est soutenu par de nombreuses associations internationales comme l’ILGA (International Lesbian and Gay Association) et la FIDH (Fédération Internationale des Droits de l’Homme), mais aussi par de nombreuses personnalités à travers le monde : 5 Prix Nobel (dont le prix Nobel de la paix Desmond Tutu), 10 Prix Pulitzer (parmi lesquels Edward Albee et Tony Kushner), des hommes politiques de haut vol (comme Jacques Delors, ancien président de la commission européenne, ou Thomas Hammarberg, commissaire aux droits de l’Homme du Conseil de l’Europe), de grands intellectuels comme Noam Chomsky ou Judith Butler, des artistes de renom comme Victoria Abril, Merryl Streep, Cyndi Lauper, David Bowie, Elton John, etc.
Interrogé sur cette question, Michael Cashman, président de l’Intergroupe gai et lesbien au Parlement européen, a déclaré : « les membres de l’intergroupe soutiennent cette initiative du Comité IDAHO de manière unanime. Nous espérons qu’elle ira loin, et qu’elle exercera une forte pression sur les Nations Unies. Nous invitons tous ceux et toutes celles qui soutiennent les droits fondamentaux à signer cette pétition, et à inviter leur entourage à en faire autant. »
Alice Nkom, l’avocate qui avait défendu avec brio les 11 jeunes gens arrêtés pour homosexualité au Cameroun l’année dernière a affirmé : « cette résolution suscite chez nous un immense espoir, et nous espérons que Louis-Georges Tin, le Comité IDAHO et tous leurs partenaires pourront aller jusqu’au bout de leurs projets. C’est un combat pour la liberté et pour les droits de l’Homme. »
La bataille s’annonce évidemment difficile, car de nombreux chefs d’Etat n’hésitent pas à justifier et à encourager les violences homophobes ; cependant, le Comité IDAHO compte sur la jurisprudence onusienne en la matière. En effet, en 1994, la commission des Droits de l’Homme avait condamné la Tasmanie qui considérait l’homosexualité comme un crime. A la suite de cela, la Tasmanie avait dû faire évoluer sa législation pour se mettre en conformité avec le droit international. Le but de cette pétition est donc d’obtenir que cette jurisprudence tasmanienne soit étendue à tous les autres pays pénalisant l’homosexualité. C’est donc un combat pour la liberté ».
Signez et faites signer sur : www.idahomophobia.org.