Parole de chien
Sumo est un beau golden retriever. Affalé sous la table du stand de l’association de sa maîtresse, il se laisse carresser facilement. « Il aime ça », précise Isabelle de Tournemire, la dite maîtresse et la fondatrice de Parole de chien.
Cette association est née en juin 2002 sur une idée. Ou plutôt un constat : « J’ai une relation très forte avec les chiens depuis ma plus tendre enfance. Et, dans les moments difficiles, ils m’ont toujours apporté beaucoup de réconfort. Je me suis dit : pourquoi ne pas amener les chiens auprès de personnes en souffrance comme les personnes âgées ou hospitalisées », explique Isabelle.
Parole de chien est né. Elle compte aujourd’hui 15 binômes, maîtres et chiens, ces derniers passant des tests comportementaux draconiens avec d’être « recrutés ». « Un tiers seulement des chiens passent le test ; il faut qu’ils soient bien dans leur poil », précise la maîtresse de Sumo à qui on a mis de l’eau sur la tête pour le soulager de la chaleur ; en ce 18 juin, il fait 31 degrés sur Paris.
Forte de ces 15 binômes, l’association se rend dans les maisons de retraite jusque dans les chambres des personnes âgées. « Les chiens montent sur les lits… Pour des personnes privées de sensoriel, c’est une présence forte. De surcroît, cela rompt leur solitude et le chien devient un sujet de conversation avec leur famille ou l’équipe soignante », précise Isabelle.
Parole de chien organise également des ateliers d’animation au sein de groupes d’une dizaine de personnes, handicapées moteur ou mentaux notamment. Ces derniers, avec un chien, doivent réaliser un parcours, travaillant ainsi sur la mobilité ou la formulation d’un ordre.
Aujourd’hui, l’association n’a pas vocation thérapeutique mais elle a en projet de collaborer avec des kinés ou des ergothérapeutes pour travailler sur la rééducation. « Entre soulever une haltère et brosser un chien, on peut arriver au même résultat de façon plus ludique », commente Isabelle, contente de préciser que l’association va également faire ses premiers pas à Necker, l’hôpital des enfants, après trois ans de prises de contact. Le fait est que Parole de chien croûle plutôt sous les demandes, mais ne peut y répondre, par manque de bénévoles. Isabelle, après une longue carrière en entreprise, a travaillé à plein temps bénévolement à l’association pendant trois ans et commence tout juste à se salarier, mais en a un peu assez d’être au four et au moulin. Quant à Sumo, surnommé le président par les membres de la structure, il en a marre de jouer les égéries. « Depuis l’âge de 4 mois, il va dans les hôpitaux, il veut passer la main ; je le sens », affirme sa maîtresse.
Parole de chien : www.parole-de-chien.com