Niger : au secours des milliers de déplacés du lac Tchad
Niamey/Genève (CICR) – La situation continue de se dégrader dans la région de Diffa, au Niger, qui jouxte le nord-est du Nigeria. Le CICR et la Croix Rouge nigérienne distribuent des vivres et des biens de première nécessité à plus de 20 000 personnes qui ont récemment été déplacées et aux communautés qui les accueillent.
Ces dernières semaines, plusieurs milliers de personnes ont été obligées d’évacuer les îles du lac Tchad. Ces déplacés, qui ont trouvé refuge dans plusieurs localités avoisinantes, sont dans une grande précarité. « Parmi eux, il y a beaucoup de femmes et d’enfants, et certains ont dû parcourir plusieurs dizaines de kilomètres, à pied pour la plupart, et sous la canicule, avant de parvenir à des localités plus hospitalières, où ils espèrent trouver un peu de sécurité », explique Loukas Petridis, chef de la délégation du CICR au Niger.
« Il leur faut des vivres et un meilleur accès à l’eau de toute urgence », affirme Loukas Petridis, qui regrette que « trop peu de dispositions aient été prises pour répondre aux conséquences humanitaires de ces mouvements de populations ». Pour les déplacés en effet, les conditions de vie sont extrêmement difficiles.
Les localités dans lesquelles ils viennent s’installer subissent déjà largement les conséquences du conflit et des difficultés économiques liées au déficit agricole et fourrager de 2014 et à la réduction drastique des échanges avec le Nigeria voisin. La région est économiquement asphyxiée et les restrictions imposées pour des raisons de sécurité ont considérablement détérioré le niveau de vie de la population qui dépend de plus en plus de l’aide humanitaire.
La semaine passée, le CICR et la Croix-Rouge nigérienne ont distribué des vivres à près de 15 000 personnes déplacées ayant fui les îles où se déroulaient des combats meurtriers et se trouvant actuellement à Yebi et à Bosso. Une aide a également été distribuée à 3 000 personnes dans les communautés d’accueil particulièrement touchées. Plus de 5 000 personnes déplacées ont en outre reçu différents articles de première nécessité, dont des vêtements, des ustensiles de cuisine et des bâches. Et des vivres ont été distribuées à quelque 3 000 réfugiés, dont la plupart venaient de Malam Fatori, une localité nigériane frontalière du Niger frappée par la violence à de nombreuses reprises ces derniers mois.
« Nous sommes très préoccupés par l’évolution de la situation humanitaire dans cette région », affirme le chef de délégation du CICR au Niger. « Le conflit a de plus en plus d’impact sur la population civile, dont le sort n’est pas suffisamment pris en compte dans la conduite des hostilités. Nous en appelons au respect le plus strict du droit international humanitaire par toutes les parties », conclut M. Petridis.