Honorer la mémoire de 50.000 handicapés et déficients mentaux que le régime de Vichy a laissés mourir
Dans un courrier daté du 11 février (ci-joint), le président de la République François Hollande a répondu favorablement à la demande d’une pétition lancée sur Change.org et demandant à la France d’honorer la mémoire de 50.000 handicapés et déficients mentaux que le régime de Vichy a laissés mourir dans des hôpitaux psychiatriques, parmi lesquels la sculptrice Camille Claudel ou la peintre Séraphine de Senlis. Jusqu’ici, jamais la France n’avait officiellement reconnu ces victimes de la Seconde guerre mondiale.
Dans sa lettre adressée au lanceur de la pétition, Charles Gardou, anthropologue à l’université Lumière Lyon 2, le Président écrit ces mots : « Je partage votre volonté, qui est aussi celle des 75.000 personnes qui ont signé votre pétition, qu’à ce délaissement de la République ne s’ajoute pas le silence de l’oubli. Il est important que, dans les principaux lieux où cette tragédie s’est déroulée, des gestes puissent être effectués afin d’en rappeler le souvenir et d’en honorer les victimes ».
Le chef de l’Etat a donc saisi le Conseil scientifique du 70ème anniversaire de la fin de la Seconde guerre mondiale afin qu’il définisse les gestes mémoriels qui seront accomplis cette année pour honorer ces victimes.
La pétition, finalement victorieuse avec un total de 81.036 signataires, avait été soutenue par 105 personnalités dont Tahar Ben Jelloun, Stéphane Diagana, Julia Kristeva, Rony Brauman, Pascal Bruckner, Albert Algoud, Françoise Héritier, Axel Kahn ou Patrick Poivre d’Arvor.
Les réalisateurs du film “Intouchables”, Eric Tolédano et Olivier Nakache, s’y étaient aussi associés, ainsi que Philippe Pozzo di Borgo, dont l’histoire avait inspiré leur film à succès. Ils expliquent, dans une vidéo publiée aujourd’hui, pourquoi cette victoire est importante pour eux :
Dans un message adressé par e-mail aux signataires, le lanceur de la pétition, Charles Gardou, considère que “c’est grâce à vous que, pas à pas et sans « tapage », cette mobilisation a dépassé les espérances initiales. Chacun de vous a ainsi contribué à un acte de reconnaissance des plus fragiles : en signant la pétition, en témoignant autour de vous et sur les réseaux sociaux”.