Feu vert pour Erasmus+: plus de 4 millions de personnes recevront des bourses de l’UE pour améliorer leurs compétences et leur employabilité

Erasmus+, le nouveau programme de l’UE pour l’éducation, la formation, la jeunesse et le sport, qui devrait débuter en janvier prochain, a été approuvé aujourd’hui par le Parlement européen. Destiné à améliorer les compétences et l’employabilité, ainsi qu’à soutenir la modernisation des systèmes d’éducation, de formation et de jeunesse, ce programme, étalé sur sept ans, sera doté d’un budget de 14,7 milliards d’euros Montant en prix courants tenant compte de l’inflation prévue pour la période 2014-2020, soit l’équivalent de 13 milliards d’euros en prix fixes/constants de 2011., ce qui représente une augmentation de 40 % par rapport aux programmes actuels. Plus de quatre millions de personnes bénéficieront d’une aide pour aller étudier, suivre une formation, travailler ou faire du bénévolat à l’étranger, dont deux millions d’étudiants de l’enseignement supérieur, 650 000 étudiants en formation professionnelle ou en apprentissage et plus de 500 000 jeunes désireux de participer à des échanges ou de faire du bénévolat à l’étranger. Les étudiants envisageant d’effectuer un master complet à l’étranger, qui peuvent rarement prétendre à des bourses ou à des prêts nationaux, bénéficieront d’un nouveau mécanisme de caution de prêts géré par le Fonds européen d’investissement. Erasmus+ accordera également un appui financier aux enseignants, aux formateurs et aux animateurs de jeunesse, ainsi qu’aux partenariats entre universités, établissements d’enseignement supérieur, écoles, entreprises et organisations à but non lucratif.

«Je me réjouis de l’adoption d’Erasmus+ par le Parlement européen et je suis fière de l’augmentation budgétaire de 40 % que nous avons réussi à obtenir par rapport à nos programmes actuels, preuve s’il en est de l’engagement de l’UE en faveur de l’éducation et de la formation. Erasmus+ contribuera aussi à la lutte contre le chômage des jeunes en leur offrant la possibilité d’accroître leurs connaissances et leurs compétences en vivant une expérience à l’étranger. En sus des bourses accordées aux particuliers, Erasmus+ soutiendra l’établissement de partenariats destinés à faciliter le passage du monde de l’enseignement à celui de l’emploi, ainsi que des réformes visant à moderniser l’enseignement et à améliorer la qualité de l’éducation dans les États membres, mesures essentielles si nous voulons doter la jeune génération des qualifications et des compétences dont elle a besoin pour réussir dans la vie», a déclaré Androulla Vassiliou, commissaire chargée de l’éducation, de la culture, du multilinguisme et de la jeunesse.

Erasmus+ poursuit trois grands objectifs: les deux tiers de son budget sont destinés au financement de possibilités de formation à l’étranger, tant au sein de l’UE qu’au-delà. Quant au solde, il sera utilisé pour soutenir l’établissement de partenariats entre établissements d’enseignement, organisations de jeunesse, entreprises, autorités locales et régionales et ONG, ainsi que pour financer des réformes visant à moderniser l’éducation et la formation et à promouvoir l’innovation, l’esprit d’entreprise et l’employabilité.

Le nouveau programme Erasmus+ regroupe l’ensemble des programmes actuels de l’UE en faveur de l’éducation, de la formation, de la jeunesse et des sports, notamment le programme pour l’éducation et la formation tout au long de la vie (Erasmus, Leonardo da Vinci, Comenius, Grundtvig), le programme «Jeunesse en action» et cinq programmes de coopération internationale (Erasmus Mundus, Tempus, Alfa, Edulink et le programme de coopération avec les pays industrialisés). Ce regroupement permettra aux candidats de comprendre plus aisément les différentes possibilités qui leur sont offertes. D’autres simplifications faciliteront également l’accès au programme.

Qui sont les bénéficiaires d’Erasmus+?

Deux millions d’étudiants de l’enseignement supérieur, dont 450 000 stagiaires, pourront étudier ou se former à l’étranger;

650 000 apprentis et étudiants de l’enseignement professionnel recevront une bourse pour étudier, se former ou travailler à l’étranger;

800 000 enseignants, assistants, formateurs, membres du personnel éducatif et animateurs de jeunesse pourront enseigner ou se former à l’étranger;

200 000 étudiants de master effectuant un cycle complet d’études dans un autre pays bénéficieront de garanties de prêts;

plus de 500 000 jeunes pourront faire du bénévolat à l’étranger ou participer à des échanges;

plus de 25 000 étudiants recevront des bourses pour suivre des programmes de master communs, ce qui implique d’étudier dans au moins deux établissements d’enseignement supérieur à l’étranger;

125 000 écoles, établissements d’enseignement et de formation professionnels, établissements d’enseignement supérieur, établissements de formation des adultes, organisations de jeunesse et entreprises recevront des fonds pour établir 25 000 «partenariats stratégiques» destinés à promouvoir les échanges d’expérience et la création de liens avec le monde du travail;

3 500 établissements d’enseignement et entreprises bénéficieront d’une aide pour créer plus de 300 «alliances de la connaissance» et «alliances sectorielles pour les compétences» afin d’améliorer l’employabilité et de stimuler l’innovation et l’esprit d’entreprise;

600 partenariats dans le domaine du sport, notamment des événements européens à but non lucratif, bénéficieront aussi d’un financement.

Contexte

Le lancement d’Erasmus+ intervient alors que l’UE compte près de six millions de jeunes chômeurs – plus de 50 % des jeunes sont sans emploi en Espagne et en Grèce. Dans le même temps, plus de deux millions de postes restent vacants et un tiers des employeurs affirment éprouver des difficultés à recruter du personnel possédant les qualifications dont ils ont besoin, ce qui témoigne d’un important déficit de compétences en Europe. Erasmus tentera d’y remédier en offrant des possibilités d’étudier, de se former ou d’acquérir de l’expérience à l’étranger.
Parallèlement, il améliorera la qualité et la pertinence des systèmes européens d’enseignement, de formation et de jeunesse en soutenant le développement professionnel du personnel éducatif et des animateurs de jeunesse et en favorisant la coopération entre le monde de l’enseignement et celui du travail.
La mobilité des étudiants et des apprentis favorise également la mobilité des travailleurs entre les États membres: les personnes qui ont déjà étudié ou suivi une formation à l’étranger sont plus enclins à y travailler plus tard.
Le budget de 14,7 milliards d’euros tient compte des prévisions d’inflation. Il est prévu d’allouer des fonds supplémentaires aux actions de renforcement des capacités et de la mobilité dans l’enseignement supérieur associant des pays non européens. La décision relative à ce budget supplémentaire n’est pas attendue avant 2014.
Erasmus+ comporte, pour la première fois, une ligne budgétaire spécifiquement dédiée au sport. Le budget prévu, de quelque de 265 millions d’euros sur sept ans, contribuera à développer la dimension européenne du sport en soutenant la lutte contre les menaces transfrontalières que sont, notamment, les matchs truqués et le dopage. Il soutiendra également des projets transnationaux faisant intervenir des organisations actives dans le domaine du sport de masse et favorisant, par exemple, la bonne gouvernance, l’inclusion sociale, les doubles carrières et l’activité physique pour tous.