Biographe : une activité en devenir
Après avoir été licenciée d’une entreprise où elle travaillait depuis 15 ans, Catherine Francoz a monté une entreprise individuelle proposant la rédaction de biographies. Alliant ainsi sa passion de l’écriture et du passé, Catherine Francoz a su créer son activité. Histoire d’une reconversion réussie.
Biographe. Tel est le métier qu’exerce aujourd’hui Catherine Francoz. Auparavant, cette savoyarde de 45 ans a travaillé quinze ans dans une entreprise au poste d’assistante. C’est à la suite d’une vague de licenciements qu’elle a l’idée de développer son métier actuel, qui repose sur deux passions : l’écriture, d’une part, le passé d’autre part. Se trouver privée de son emploi d’assistante a été » un salutaire coup de pied au derrière « , dit-elle. Et pour cause. Très attachée au passé et à ses traces, aux souvenirs et à la mémoire, qu’elle souhaite sauvegarder et maintenir en vie, elle va transformer sa passion en activité professionnelle.
De 1999 à 2003, le démarrage est lent. Catherine rencontre quelques difficultés pour obtenir notamment des informations claires sur le statut à adopter. Elle optera finalement pour l’entreprise individuelle (voir encadré). Aujourd’hui, selon l’intéressée, son activité commence à bien se porter. A ce jour, la biographe a réalisé environ 25 livres de souvenirs, à partir des récits de ses clients. » De la couverture au contenu sans oublier la mise en page et les illustrations, le livre est totalement personnalisé selon les souhaits de chaque client « , précise Catherine, tout en butant sur le terme « client », qu’elle juge peu approprié aux relations qu’elle tisse avec les personnes qu’elle écoute. D’autant que la première personne sur qui la biographe s’est exercée n’est autre que sa propre mère. L’exercice qui lui semblait facile au démarrage s’avère plus complexe que ce qu’elle imaginait en raison des révélations dont sa mère lui fait part durant les enregistrements. » Cela a été difficile par moments « , confie-t-elle pudiquement.
Hommage aux aînés
Les premières biographies sont donc rédigées pour des proches, puis Catherine obtient de nouveaux clients grâce au bouche-à-oreille, et à des articles parus dans la presse. La plupart des commanditaires sont des jeunes personnes, qui souhaitent offrir ce cadeau à leurs aînés, comme un hommage. C’est, du reste, un aspect de son activité que la biographe revendique : ce travail de mémoire » redonne une place dans la société aux personnes âgées, souvent très honorées de partager leurs souvenirs ; c’est un patrimoine culturel « .
Les ouvrages sont généralement édités à une vingtaine d’exemplaires, pour les membres de la famille, et intégralement réalisés au domicile de la famille Francoz, avec l’aide du mari pour la reliure, et de la fille, étudiante en lettres, pour la rédaction. Dans les rares cas de tirages plus importants (de 50 à 100 exemplaires environ), Catherine fait appel à un imprimeur professionnel. Le coût moyen d’une biographie s’élève à 4 000 euros environ, devis proposé après 8 heures d’enregistrement, le travail d’enregistrement, de transcription et d’impression se déroulant sur 5 à 8 mois. » Il faut laisser le temps aux souvenirs de remonter à la surface « , précise Catherine.
Cette dernière a également rédigé les chroniques des villages de Sallenoves (Haute-Savoie) et de La Motte en Bauges (Savoie), sur commande des municipalités concernées. Une troisième chronique sur la petite station de ski savoyarde Les Aillons est en cours d’écriture. Catherine propose, enfin, un service d’aide à l’écriture et de suivi pour des personnes qui souhaitent écrire : ce travail s’effectue essentiellement par mail, et elle peut se charger de relier les ouvrages une fois terminés, ou encore donner des conseils sur les éditeurs.
Aujourd’hui, Catherine Francoz fait des émules. En plus des commandes pour de nouvelles biographies, elle est régulièrement contactée par des personnes qui, souhaitant eux aussi exercer le métier de biographe, sont en quête de conseils. Dans une société où tout va trop vite, la mémoire deviendrait-elle un nouvel El Dorado ?
Contact
Catherine Francoz
Le chef lieu
73410, Cessens
Tél. : 04 79 63 10 61
Mail : catherine.francoz@wanadoo.fr
L’entreprise individuelle L’entreprise individuelle est un statut fiscal simplifié, adapté aux personnes qui démarrent leur activité, ou qui n’ont pas à effectuer de grands investissements en termes de matériel (auquel cas, on lui préférera le statut d’EURL – Entreprise unipersonnelle à responsabilité limitée -, équivalent pour une seule personne d’une SARL, statut nécessitant deux associés). L’entreprise individuelle est la forme juridique la plus utilisée actuellement. Elle représente environ 60 % du parc des entreprises. Elle est à conseiller lorsque les risques de l’activité sont peu importants et les investissements limités. La notion de capital n’existe pas. Le patrimoine de l’entreprise est confondu avec celui du chef d’entreprise. L’engagement financier est fonction des investissements et du besoin en fonds de roulement prévisionnel (BFR). Appliquant le régime de la micro-entreprise – chiffre d’affaires limité à 76 300 euros HT par an -, Catherine Francoz est exonérée de TVA, évitant aux clients un surcoût important. Ce statut fiscal ne dispense pas des charges sociales. Les contribuables doivent, par conséquent, s’inscrire auprès des caisses sociales en qualité de travailleurs indépendants. A noter que, de manière forfaitaire, l’administration fiscale applique sur le chiffre d’affaires déclaré un abattement représentatif des frais. Par ailleurs, Catherine Francoz a bénéficié au début de son activité de l’ACCRE, une aide à la création d’entreprise pour les demandeurs d’emploi : grâce à cette mesure, le créateur ou repreneur d’une entreprise est partiellement exonéré des charges sociales pendant les deux premières années d’activité. Les demandes de dossier se font auprès de la Direction départementale du travail et de la formation professionnelle (DDTEFP). |