Pour tous ceux que la politique intéresse, l’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis après le vote britannique en faveur du Brexit, est un message politique d’une grande brutalité pour nos vieilles démocraties. Message brutal, parce qu’il bouscule l’idée que tous les analystes se font des mécanismes du débat démocratique en période électorale : in fine, lorsqu’il s’agit de leur destin aussi bien collectif qu’individuel, la grande majorité des électeurs se rendrait aux arguments des forces politiques et économiques dominantes ; quand bien même les inégalités sociales s’accroissent dans le monde occidental, il ne serait pas concevable que l’on casse un système qui, bon an mal an, vous assure la paix à domicile et un niveau de vie qui reste largement supérieur à celui de la plus grande partie de l’humanité.
par Yan de Kerorguen Le monde est-il foutu? L’actualité procure au déclin les arguments les plus spectaculaires : le terrorisme, la haine de l’autre, les épidémies, les cataclysmes naturels ou […]
EDITO, par Yan de Kerorguen L’ombre de la dislocation « Toi qui regardes autour de toi et vois les signes, tu sauras me dire vers lequel de ces avenirs nous […]
Un des grands problèmes auxquels sont confrontées les sociétés modernes est la confrontation entre deux modèles : celui de la préservation de l’identité des racines et celui de la poussée des identités multiculturelles. L’éthique de la raison universelle nous oblige à trouver les justes proportions entre ces deux réalités.
Inversion, paradoxe, contrevérité, discordance, antagonisme, antonymie, renversement, quiproquo, contraste, versatilité, oxymore, ambivalence…ce vocable instable des figures du « tout et son contraire » peuple notre époque. Il trame notre langage et nos comportements, sans que nous nous en apercevions toujours. Notre nature va de volte-faces en contresens, réunir des inconciliables, au gré de nos ambivalences. La dualité en chaque homme est reconnue par toute la sociologie classique et avant elle par la philosophie, Adam Smith, Emile Durkheim, Alexis de Tocqueville ou Max Weber tout autant que par Leibniz ou Kant. Elle s’est aujourd’hui installée en profondeur dans les postures de chacun, signe de la schizophrénie ambiante.
« Moi, égo, unique, en mon royaume, souverain dans l’égocentrisme de mon selfie (selfish) », tel est le crédo de Narcisse numericus qui prolifère, seul maître à bord, sur la toile du peuple internaute. Et quand « il pense » (donc il est, selon Descartes), c’est seul dans son coin, avec son autoportrait, enfermé dans son cogito.
Jamais l’Union Européenne n’a autant été mise à l’épreuve. Partout, quel que soit le pays, le pessimisme domine. Il faut aujourd’hui se pincer pour entrevoir un avenir heureux en Europe tant la situation du vieux continent semble incertaine. Nous l’avons tant désiré, cette Europe. Et voilà que les égoïsmes triomphent.
Terrorisme : Le moins qu’on puisse dire est que la révision constitutionnelle devant inscrire la déchéance de la nationalité dans la constitution créé la perplexité dans le monde politique. Mais la plupart des Français semblent en accord avec cette mesure. Dans un sondage BVA pour Orange et i-Télé*, publié dimanche 10 janvier 2016, l’acceptation de la déchéance de nationalité pour l’ensemble des binationaux, s’élève à 75 % d’opinions favorables
Pourquoi Place Publique est-il contre cette mesure ?
Nous vivons une époque renversante où la versatilité des opinions et les doubles discours se propagent à la vitesse V. Sens dessus, dessous. Tous les jours, dans la dérision ou l’indifférence, nous observons que des propos opposés semblent étrangement familiers l’un à l’autre. Du pareil au même. Tout se vaut. Les rapports de force se bousculent. Les habitus s’emmêlent. Alliés un jour, adversaires le lendemain, les avis finissent par se confondre. Il n’y aurait donc plus d’opinion? Nonchalamment, sommes-nous enclins à penser tout et son inverse, pas loin de croire que les choses auxquelles nous accordons le plus de valeur naissent ironiquement de leur contraire.
Tous sur les terrasses, ce mot d’ordre au lendemain des attentats du vendredi 13 novembre est caractéristique de l’esprit français. Il contient à lui seul les trois principes au fondement de la république : Liberté, Egalité, Fraternité. Ce que d’aucuns critiquent comme de la légèreté est paradoxalement notre force. La place publique est le lieu par excellence de cette urbanité citoyenne qu’on retrouve sur les marchés, en flânant dans la rue, en se promenant dans les parcs, en s’attardant dans les cafés.