Un partenariat européen pour les chercheurs
Un partenariat européen pour les chercheurs
Dans sa communication intitulée «Favoriser les carrières et la mobilité: un partenariat européen pour les chercheurs», la Commission européenne cherche à établir un partenariat avec les États membres afin de veiller à ce que les ressources humaines nécessaires soient disponibles pour maintenir et renforcer la contribution des sciences et des technologies à l’édification d’une société de la connaissance européenne.
L’Europe est confrontée à l’intensification de la concurrence internationale pour les meilleurs talents et à des problèmes démographiques. L’objectif du partenariat est d’améliorer la mobilité des chercheurs entre les pays, les institutions et entre le milieu universitaire et le secteur privé et d’harmoniser et les efforts des différents États membres. Les actions à mener en priorité sont les suivantes: ouvrir systématiquement le recrutement, répondre aux besoins des chercheurs mobiles en matière de sécurité sociale et de retraite, créer des conditions d’emploi et de travail équitables et veiller à l’adéquation de la formation et des compétences des chercheurs.
Janez Potocnik, membre de la Commission chargé de la science et de la recherche, a déclaré: «Nous devons libérer le potentiel de nos chercheurs d’excellence pour permettre à l’Europe d’atteindre les objectifs plus larges de l’agenda de Lisbonne et de réaliser l’Espace européen de la recherche. Trop nombreux sont ceux qui doivent attendre longtemps la chance de devenir des chercheurs indépendants à part entière du fait de législations et de pratiques nationales dépassées. Nous souhaitons instaurer une «cinquième liberté», la liberté de la connaissance, qui permettra aux étudiants, aux scientifiques et aux universitaires de profiter des avantages d’un marché du travail européen performant et de trouver des débouchés dans plusieurs institutions, secteurs et pays à toutes les étapes de leur carrière. Ce qui est en jeu, c’est l’aptitude de l’Europe à se maintenir et à se développer comme un pôle d’excellence mondial pour la R&D à long terme.»
Le recrutement par mise en concurrence des postulants reste encore limité dans le secteur public de nombreux États membres. Les contrats de courte durée sont la norme pour les jeunes chercheurs et l’avancement se fait souvent à l’ancienneté et non au mérite. De plus, la formation universitaire traditionnelle de nombreux chercheurs ne les prépare pas à l’économie moderne de la connaissance, où l’importance des connexions entre entreprises et institutions publiques de recherche ne cesse d’augmenter. De nos jours, les chercheurs peuvent être amenés à gérer la propriété intellectuelle, à diriger des projets pluridisciplinaires ou à créer leur société.
Concrètement, il est proposé que le partenariat débouche sur l’engagement de réaliser, avant fin 2010, des avancées rapides et mesurables pour ouvrir systématiquement les postes dans les institutions de recherche à tous les chercheurs européens; de répondre aux besoins des chercheurs mobiles en matière de sécurité sociale et de retraite complémentaire; de créer des conditions d’emploi et de travail attrayantes (par exemple, en améliorant les conditions contractuelles, les rémunérations et les possibilités d’évolution de carrière); de faire en sorte que les chercheurs possèdent les compétences nécessaires pour transformer les connaissances en résultats, notamment en renforçant les liens entre les universités et les entreprises.
Une action coordonnée dans ces domaines entre la Commission et les États membres, ainsi que de nouveaux efforts en faveur d’initiatives existantes (par exemple, la charte européenne du chercheur et le code de conduite pour le recrutement des chercheurs) favoriseront la création d’un véritable marché européen du travail pour les chercheurs. Un tel marché permettra d’équilibrer l’offre et la demande pour les chercheurs, de stimuler la croissance de la productivité grâce à un meilleur placement de ces derniers, et d’intensifier les transferts de connaissances. Il améliorera en outre les connexions internationales pour la recherche collaborative et l’exploitation économique des résultats de la recherche et contribuera à créer des conditions plus favorables à l’investissement des entreprises dans la recherche.
En 2010, la première étape du partenariat s’achèvera par une évaluation globale de la situation et des résultats des actions menées dans le cadre du partenariat. La nécessité de poursuivre l’action de l’UE pour traiter les problèmes spécifiques non résolus sera alors examinée.