Le télétravail, ou le travail à distance hors des locaux de l’entreprise, est en plein essor au Japon. Le gouvernement japonais souhaite encourager cet élan en réduisant les impôts des entreprises fournissant les infrastructures permettant le télétravail. Tout en travaillant chez soi et évitant les migrations pendulaires (aller-retours quotidiens entre le domicile et véritable phénomène social au Japon), le télétravailleur peut voir et élever ses enfants, s’occuper des personnes âgées de son foyer et jouir d’une meilleure vie de famille.

En dehors de l’harmonisation du travail avec la vie de famille avancée par le gouvernement, l’augmentation des télétravailleurs serait une solution au manque japonais d’infrastructures destinées aux enfants en bas âge (crèches) ou encore au vieillissement de la population. De plus, cela réduirait le trafic routier, et les trains bondés seraient un peu désengorgés. En 2002, 6,1 % de la population active japonaise était constituée de télétravailleurs.

En 2005, ce pourcentage est passé à 10,4 %, portant ainsi le nombre total à 6,74 millions. Le gouvernement nippon a exprimé son envie de doubler ce nombre d’ici 2010. Pour être éligible à cette défiscalisation partielle, il faut que les entreprises introduisent une solution avec client léger, c’est-à-dire un système où le serveur s’occupe des traitements et des données ne laissant aux télétravailleurs et leur ordinateur client qu’une simple application de type navigateur Web ou bien bureau à distance à exécuter.

Pour aider les entreprises peu enthousiastes à la mise en place d’un système qui leur coûterait plusieurs dizaines de millions de yens selon des estimations, les impôts sur les biens immobilisés des entreprises mettant en place le serveur d’applications seront réduits d’un tiers pendant une période de 5 ans. L’offre gouvernementale n’est valable que pour deux ans à compter de 2007, mais sera étendue après 2009 si beaucoup de compagnies introduisent le système.

Le géant nippon Matsushita Electronic Industrial, 330 000 salariés dont 76 000 au Japon a mis en place un vaste programme de télétravail. Basé sur le volontariat, il concernera près de 30 000 personnes (principalement des cadres) et leur proposera un à deux jours de travail à domicile par semaine. Pour ce faire, l’entreprise leur fournit un ordinateur, une webcam pour les visioconférences et une connexion haut débit. But affiché ? Améliorer la productivité, mais aussi s’adapter au vieillissement de ses salariés. « Il devient important pour nous d’établir différentes manières d’organiser le travail, afin que les employés se sentent à l’aise et aient envie de rester dans notre entreprise. Ainsi ils peuvent élever leurs enfants et s’occuper de leurs parents âgés. Nous devons nous adapter aux changements de notre société » déclare-t-on chez Matsushita. Le télétravail n’est pas l’apanage des grands groupes. Afin de familiariser les PME à cette pratique, le gouvernement japonais leur offre jusqu’à la fin du premier trimestre 2008 un système sécurisé, au principe simplissime : quand il travaille depuis chez lui, le salarié s’identifie au moyen d’une carte à puce qui lui permet d’accéder au système informatique de son entreprise. Les données cryptées ne peuvent pas être conservées sur des ordinateurs utilisés à l’extérieur.

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