Avec la réforme du crédit revolving, le consommateur sera plus protégé. Reste que le recours à cette forme de crédit constitue souvent une nécessité, notamment pour les seniors.
La date du 1er mai 2011 pourrait bien être marquée d’une pierre blanche dans la lutte contre l’un des maux profonds de la société de l’hyper-consommation, le surendettement, conséquence directe de l’envol du système du crédit revolving qui concerne aujourd’hui près d’un ménage français sur trois.
Les mesures désormais appliquées au titre de la réforme du crédit à la consommation adoptée en juin 2010 visent à éviter le recours aveugle au crédit consommation et aussi à protéger les personnes surendettées en facilitant leur « retour à la normale ».
Au titre de l’action de prévention, les banques et organismes de crédit auront l’obligation de mieux informer les consommateurs qui devront ainsi avoir le choix entre le crédit classique et le crédit renouvelable. Les banques et organismes de crédit devront également davantage vérifier la situation de l’emprunteur en consultant le fichier national des incidents de remboursement.
Au titre de l’action curative, il est prévu notamment de réduire (de six à trois mois) le délai d’instruction des dossiers de surendettement par la Banque de France et de maintenir un compte bancaire ouvert aux clients surendettés.
Ce nouveau train de mesures anti-surendettement se situe dans la droite ligne de la loi de 2003 qui a permis aux personnes surendettées de saisir la Banque de France pour obtenir une renégociation de leurs dettes auprès des établissements bancaires. Mais si le traitement du surendettement progresse, le surendettement aussi progresse… Selon la Banque de France, le nombre de dossiers déposés auprès des commissions départementales s’est accru de 17 % entre décembre 2010 et février 2011. A cette date, près de neuf cent mille ménages étaient surendettés avec une dette moyenne de 34.500 euros.
« Avec la crise, face à la hausse des prix de l’énergie, du logement et de la santé, soulignait, dans « Le Parisien », François Soulage, président du Secours Catholique, beaucoup n’ont plus accès aux crédits à la consommation classique et n’ont plus comme solution que les crédits revolving. »
Parmi les populations touchées par le surendettement, figurent toujours les personnes seules disposant de faibles revenus. Mais l’on compte de plus en plus de personnes âgées de plus de 55 ans : ils représentent aujourd’hui 23 % des surendettés contre 13 % en 2001. Les seniors se trouvent pris dans un étau bien connu : une pension de retraite qui stagne en valeur réelle et un soutien financier accru à leurs enfants (et petits enfants) en butte à des situations difficiles (chômage, entrée tardive dans la vie active).