La place faite aux bénévoles dans l’accompagnement de la dépendance
L’Institut SilverLife, et son partenaire la Fondation du Bénévolat, proposent d’aller plus loin pour répondre au déficit flagrant de présence humaine auprès des personnes âgées isolées dans les prochaines années. Certaines zones défavorisées (milieu rural, lointaines banlieues…) sont particulièrement concernées.
Meyzieu (29 000 habitants), dont la population connaît un vieillissement important, est une commune très étendue dotée d’une majorité d’habitations individuelles (70 % des habitations) propice à l’isolement social.
Suite aux demandes des professionnels, des personnes âgées et de leurs familles, la commune de Meyzieu et les services sociaux (CCAS) ont lancé en septembre 2005 des visites de bénévoles au domicile des personnes qui le souhaitent. Le but est de lutter contre le sentiment de solitude et de favoriser les liens entre générations, et entre voisins.
Les bénévoles qui se rendent auprès des personnes âgées sont accompagnés, au préalable par une formation, puis par la participation régulière à un groupe de parole mensuel animé par un psychologue. La première rencontre avec la personne âgée a lieu en présence de la responsable du CCAS, afin de faciliter le prise de contact et de repréciser les objectifs du projet.
Pour un investissement relativement modeste, l’implication des bénévoles facilite le travail des professionnels, et améliore sensiblement la qualité de vie des personnes âgées et de leur famille. Elle diminue les risques de glissement rapide vers la dépendance lourde nécessitant l’institutionnalisation.
Les projections de l’INSEE font apparaître une nette augmentation de la population des plus de 80 ans qui passera de 3 millions en 2007 à 6,1 millions en 2035 (+104%) puis à 8,4 millions en 2060 (+179% par rapport à 2007) .
Dans le même temps, le nombre d’aidants familiaux (essentiellement conjoint, et enfants) va diminuer dans les prochaines années du fait du rapport démographique entre les plus âgés et les plus jeunes, des changements dans la structure familiale ou tout simplement de l’éloignement géographique.
Sauf à lancer des plans massifs de recrutement de professionnels, ou augmenter très sensiblement le coût pour la collectivité, l’enjeu est bien de relancer les solidarités de proximité au travers du bénévolat d’accompagnement.
Les groupes de travail sollicités par le Gouvernement dans le cadre du Débat National sur la dépendance soulignent le travail réalisé par certaines associations auprès des personnes âgées « en soutien des aidants familiaux ou pour prévenir les situations de fragilité liées à l’isolement ou la précarité sociale ». Ils estiment « qu’il serait intéressant de prévoir un programme de développement d’équipes de bénévoles».
L’Institut SilverLife, et son partenaire la Fondation du Bénévolat, proposent d’aller plus loin pour répondre au déficit flagrant de présence humaine auprès des personnes âgées isolées dans les prochaines années, et dès à présent dans certaines zones défavorisées (milieu rural, lointaines banlieues…).
Ils en appellent à un plan national pluriannuel sur le modèle du Senior Corps américain :
reconnaissance du bénévolat de proximité comme une priorité nationale
pilotage confié à une fondation ou une entité dédiée au sein de la Caisse Nationale de Solidarité Autonomie
site internet national pour favoriser le recrutement
financement réservé par cette caisse aux programmes de formation, et d’animation des bénévoles
création d’un Club des Partenaires (collectivités territoriales, organismes de protection sociale, grandes entreprises…)
couverture d’assurance gratuite pour les structures, et les bénévoles
système de reconnaissance (ex médaille, prestation retraite après dix ans de service…)
Par la loi du 3 mai 1996, la France a su organiser la place des bénévoles dans les services de sécurité incendie. Aujourd’hui ce sont plus de 195 000 personnes qui sont engagées au service de la collectivité. Ce programme constitue pour beaucoup d’entre eux une école de formation à la vie, et aux liens sociaux (54% d’entre eux ont moins de 35 ans).
L’ambition est de profiter de la future loi-cadre sur la dépendance pour consolider le bénévolat en France en lui attribuant de nouvelles missions.