Innograd, future “Silicon Valley” russe ?
A 15 km de Moscou, sur de 2 millions de mètres carrés, l’Etat russe prévoit de construire une gigantesque cité dédiée aux technologies.
Une “Silicon Valley” russe, en plein quartier Skolkovo à 15 km à l’ouest de Moscou. Soucieux de se refaire une crédibilité dans le domaine de la recherche et de l’innovation, l’Etat russe veut rivaliser avec les grands clusters technologiques de Californie ou d’Asie.
Sa carte maîtresse : Innograd, un pôle de compétitivité de 2 millions de mètres carrés dédié aux technologies et à l’écologie, dont les premières pierres pourraient être posées en 2011.
Campus universitaire, pépinière d’entreprises, ruche de laboratoires, Innograd devrait réunir ce que la Russie compte de plus en pointe en termes de synergies économiques et scientifiques. La ville, appelée à accueillir à terme 20 000 personnes, abritera également des logements, des équipements sociaux, des services culturels…
Régimes légal et fiscal propres
Reste à convaincre les candidats locaux, mais surtout des entreprises et chercheurs du monde entier. Placée sous la tutelle d’une fondation dirigée par Viktor Vekselberg, milliardaire très actif dans le secteur de l’énergie, la ville promet des régimes légal et fiscal propres. Les entreprises y auront le statut de “résidentes” et seront en partie exonérées de taxes fédérales.
Au terme d’un appel d’offres lancé il y a neuf mois, La Fondation Skolkovo vient de retenir en finale deux grands noms de l’urbanisme, OMA et AREP. Filiale de la SNCF, AREP propose une organisation générale autour de cinq “villages urbains” déclinant les cinq orientations d’Innograd : nucléaire, énergies, technologies biomédicales, technologies de l’espace aérien, technologies de l’information.
Au sein de chaque village, la vie s’organisera au gré d’espaces publics divers, entre regroupements résidentiels, commerces, entreprises, pôles d’enseignement, centres de culture et de loisirs, espaces verts, rues et routes. Le tout agencé autour d’un centre-ville et d’un réseau de transports collectifs.
Dimension écologique oblige, la future cité devra privilégier les énergies renouvelables et la récupération de chaleur produite par les activités économiques et domestiques.
Un projet qui inspire quelques réserves
La fin des travaux est prévue pour 2015. Investissement prévu : près de 5 milliards d’euros, financés à parts égales par l’Etat russe et des apports privés.
Face au gigantisme de ce projet – tant sur le plan urbanistique que dans ses ambitions économiques, fiscales et politiques – certains spécialistes ne cachent pas leur scepticisme, rappelant les échecs accumulés par l’Etat russe dans le passé autour de projets de ce type.