800 millions d’obèses, 2 milliards d’affamés.
800 millions d’obèses, 2 milliards d’affamés. Telle est la vulgarité du monde dans lequel nous vivons !
Un enfant de moins de 10 ans meurt de faim ou de ses conséquences toutes les cinq minutes dans le monde. Pourtant, « il ne faut que 60 dollars par an pour traiter un enfant mal nourri. L’obscénité du sort réservé à la pauvreté est criante.
Il faut 1.200 milliards pour sauver les banques de la crise financière, c’est 360 fois plus que le coût estimé pour éradiquer la faim dans le monde » montre Jean Ziegler, ex-rapporteur de l’Onu pour l’alimentation.
Avec l’enveloppe budgétaire mondiale actuelle, on ne peut traiter que 5 % de la malnutrition sévère », souligne l’association Valid International, qui intervient dans le traitement de la malnutrition infantile.
Les revenus par habitant du 5ème pays le plus riche est aujourd’hui 74 fois plus élevé que ceux du 5ème le plus pauvre. Ce chiffre n’était que de 30 en 1960.
Selon les chiffres officiels de l’ONU, la fortune cumulée de moins de trois cents personnes physiques est égale au revenu de deux milliards et demi d’humains.
Selon le Bureau International du travail (BIT), la majorité des 3 milliards d’adulte d’âge actif de la planète vit dans les pays en développement. Parmi eux, 1 milliard sont sans emploi ou en situation précaire.
Force est de constater que ces inégalités économiques, sociales, culturelles sont croissantes. Et la crise ne fait qu’amplifier le phénomène. Actuellement 3 milliards de personnes survivent au Sud avec moins de 2 dollars par jour.
Chaque année, 8,7 millions de demandeurs d’emplois viennent rejoindre la masse des chômeurs du continent africain. Dans les agglomérations urbaines, les jeunes sans activité représentent le tiers de la population et compte tenu du fait que la moitié des habitants du Sud ont moins de 15 ans, cette pression devrait augmenter les années à venir.
Au plan géographique, le continent le plus rural, l’Afrique, apparaît comme le moins avancé. Le secteur industriel reste embryonnaire et la réduction drastique de l’emploi public (due à l’ajustement structurel) a aggravé le chômage.
En revanche, l’Asie et l’Amérique latine se sont modernisées et intégrées aux échanges mondiaux. La croissance a permis un développement de l’emploi qualifié, dégageant de réels bénéfices sociaux (hausse du niveau de vie et d’éducation d’une partie de la population). Des conditions de travail archaïques prévalent encore sur les trois-quarts de la planète, dans les usines, les mines les ateliers, les exploitations agricoles et forestières. Une des caractéristiques du monde pauvre est la quasi absence de garanties collectives : protection au travail, assurances maladie et chômage, systèmes de retraites. Les associations d’aide aux populations démunies dénoncent l’existence, partout au Sud, de journées de travail de 12 à 14 heures, d’usines et de plantations surveillées par des gardes armés, la violation des conventions salariales, l’emploi des enfants…
«Les centaines de millions de personnes qui souffrent de la faim le font en silence », explique Pascal Boniface, directeur de l ’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Pour lui, « cette question n’est pas considérée comme stratégique par les gouvernants ». Propos confirmé par Dominic Schofield, de Global Alliance for Improved Nutrition, qui souligne que la lutte contre la faim souffre d’un « manque de volonté politique ».
Le constat est cruel : la cotisation des Etats en faveur du Programme alimentaire mondial (PAM) n’a pas augmenté.. En moins d’un an, le PAM a perdu 40 % de son pouvoir d’achat en raison la flambée des prix des denrées de base.