On ne peut pas servir Mammon et l’Etat
Pacte civique
François Fillon et Marine Le Pen, deux candidats à l’élection présidentielle, sont accusés d’avoir détourné l’argent des contribuables à des fins privées : salaires démesurés octroyés à des membres de sa famille pour l’un, financement de collaborateurs aux frais du Parlement européen pour l’autre.
A des nuances près, les deux candidats utilisent le même type de défense, se prétendant victimes de complots savamment orchestrés par le gouvernement en place, la justice et les médias. Ils traitent ainsi la vérité avec autant d’égards qu’un certain dirigeant récemment promu Outre-Atlantique.
Bien sûr, ce ne sont pas les premiers personnages politiques à être mis en cause. Et, s’ils le sont, c’est grâce aux progrès réalisés dans la lutte contre la corruption politique, notamment aux mesures prises en 2013 pour traiter l’affaire Cahuzac. Dans un contexte où l’argent public doit être dépensé avec parcimonie et discernement et où l’exigence d’exemplarité, face à la défiance qui mine notre démocratie, est plus forte que jamais, leurs agissements, sont intolérables.
Le Pacte civique, qui réfléchit et agit en faveur d’une profonde mutation démocratique, s’élève contre les pratiques qui mettent en danger notre vie publique. Il appelle :
- à ce que chacun, les élus et responsables politiques en particulier, s’applique à soi-même les règles qu’il souhaite pour la société, faisant ainsi preuve de cohérence entre ses paroles et ses actes ;
- à ce que les efforts de moralisation de la vie publique soient poursuivis, en particulier que l’Assemblée nationale contrôle mieux l’usage des fonds publics dont elle a la charge et précise le statut des assistants parlementaires ;
- à ce que la justice et les médias poursuivent leurs missions dans la sérénité ;
- à ce que les candidats incriminés se désistent ou s’engagent à réparer au plus vite les dommages qu’ils ont fait subir à la collectivité, s’ils sont avérés, par exemple en consignant dès maintenant dans un compte sous séquestre les sommes en cause ;
Face à un monde incertain et dangereux, il est grand temps que la campagne électorale se recentre sur les vrais enjeux de société, à travers un débat de qualité entre personnalités dignes de confiance.
1 Voir JC. Devèze, JB. de Foucauld et P. Guilhaume, Relever le défi démocratique, Chronique sociale, 2017