Non à l’armée des athlètes de Poutine aux JO de Paris 2024
Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la notre*
L’association Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! appelle le CIO et le CIP à revenir sur leurs décisions, et à refuser aux Jeux de Paris les athlètes russes et biélorusses, même sous pavillon neutre, à l’exception de celles et ceux qui ont exprimé leur opposition à la guerre en Ukraine.
Vendredi 8 décembre 2023, le Comité international olympique (CIO) a annoncé qu’il acceptait la présence de sportifs russes et biélorusses aux JO 2024. Il prétend ainsi défendre l’universalisme des valeurs olympiques, tout en admettant que ces sportifs sont à part. Pour concilier l’inconciliable, il veut en effet transformer certains d’entre eux en « athlètes individuels neutres » sans nationalité, ni hymne ni drapeau, pourvu qu’ils n’aient aucun lien avec la guerre en Ukraine.
Tout démontre qu’il s’agit là d’un tour de passe-passe, car le sport est inséparable du système belliciste de Poutine. L’exceptionnelle collusion en Russie entre sport et pouvoirs politique et économique (la sportokratura) sape depuis plus de 20 ans les valeurs olympiques. La Fédération internationale de judo, sous forte influence russe, en a encore donné un bel exemple en mai dernier. Elle avait admis à ses Mondiaux de Doha une délégation d’« athlètes individuels neutres » composée pour moitié de militaires – dont l’adjudant Inal Tasoev qui faillit bien priver Teddy Riner de son titre mondial ! Le même adjudant Tasoev et ses frères d’armes ont récemment récidivé en France même, lors de l’Euro de judo à Montpellier, du 3 au 5 novembre, sans que personne s’en offusque. On se souvient aussi de l’incident délibérément déclenché contre la sabreuse ukrainienne Olga Kharlan par son adversaire « individuelle neutre » aux Mondiaux d’escrime de Milan, fin juillet.
Depuis que le CIO a recommandé leur retour dans les compétitions internationales sous couvert de neutralité, en mars 2023, on a vu concourir, outre les judokas mentionnés ci-dessus, de nombreux « athlètes individuels neutres » qui ont fait équipe avec des militaires russes, s’entraînent dans les clubs de l’armée ou de la police russes, ou soutiennent l’armée russe sur les réseaux sociaux. Beaucoup de ces informations ont été opportunément effacées, pour brouiller les pistes. Voilà sur quoi repose en réalité le tour de passe-passe du CIO !
Ne laissons pas Poutine salir les Jeux et notre capitale
Après l’invasion russe du 24 février 2022, le Comité international paralympique (CIP) avait adopté une position encore plus ferme que le CIO. Fin septembre, le vote pour réintégrer le Comité paralympique russe, contre l’avis de la commission des athlètes du CIP, a été serré. Selon plusieurs responsables, dont Marie-Amélie Le Fur, présidente du Comité paralympique et sportif français, ce vote a fait l’objet de pressions exercées sur certains comités nationaux. Elles démontrent combien les Jeux de Paris sont importants pour Poutine. Plus scandaleux encore, la Russie envisagerait d’envoyer aux Jeux paralympiques des militaires blessés en Ukraine !
L’armée des athlètes de Poutine et ses complices biélorusses ne doivent pas pouvoir remporter des victoires olympiques et paralympiques, qui fourniraient un tremplin en or à son régime et à celui de Loukachenko. Nous appelons donc le CIO et le CIP à revenir sur leurs décisions, et à refuser aux Jeux de Paris les athlètes russes et biélorusses, même sous pavillon neutre, à l’exception de celles et ceux qui ont exprimé leur opposition à la guerre en Ukraine.
Nous appelons également la Maire de Paris, Anne Hidalgo, à réitérer ses déclarations du 7 février 2023 : « ce n’est pas envisageable de défiler comme si de rien n’était, d’avoir une délégation [russe] qui vienne à Paris, alors que les bombes continueraient à pleuvoir sur l’Ukraine ».
Nous soutenons bien sûr pleinement World Athletics, la Fédération internationale d’athlétisme, qui continue à exclure Russes et Biélorusses des compétitions qu’elle organise, et nous appelons les Fédérations sportives françaises à la soutenir.
- Pour l’Ukraine, pour leur liberté et la nôtre ! est une association créée par 130 universitaires rejoints par de très nombreux partisans et partisanes de la cause ukrainienne. Elle publie des tribunes et mène des actions en soutien à la cause de l’Ukraine.