Dix ans après le début du génocide rwandais auront lieu, le 7 avril 2004, les cérémonies du souvenir. D’avril à juillet 1994, un million de rwandais, d’origine Tutsi pour la plupart, mais aussi des Hutus modérés, vont être exterminés par le régime Hutu, dans ce que l’on qualifie de quatrième génocide du siècle. Cent jours de massacres qui continuent de hanter le Rwanda et la communauté internationale, qui refuse de s’interroger sur l’implication directe de certains dirigeants occidentaux, dont le gouvernement français de l’époque.
Pour ne pas oublier, tenter de comprendre et surtout faire toute la lumière sur cet épisode de l’histoire, des associations, des collectifs, des journalistes continuent de nous informer. A l’occasion de ce macabre anniversaire, Place Publique vous guide à travers le Web, vers un nécessaire devoir de mémoire.
Rwanda, un génocide oublié ?
Durant le mois d’août 2003, France culture a diffusé quotidiennement une série d’émissions sur le génocide du Rwanda, s’appuyant sur les enregistrements sonores réalisés par l’association belge « RCN Justice et Démocratie » durant le procès de 4 Rwandais à Bruxelles au printemps 2001. La série de 25 émissions constitue une somme très précieuse pour appréhender toutes les facettes du traumatisme rwandais.
Cette série d’émissions est toujours disponible sur Internet et sera bientôt réunie sur 4 CD.
[http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/ete2003/rwanda/archives.php
>http://www.radiofrance.fr/chaines/france-culture2/ete2003/rwanda/archives.php]
Rwanda 94
Pour comprendre l’incompréhensible, il est indispensable de remonter aux racines du mal.
Comment la guerre civile au Rwanda a t-elle débouché sur le génocide de 1994, c’est-à-dire sur l’élimination programmée d’une population désignée comme une race ou une ethnie par le pouvoir en place ? Alors qu’une différenciation identitaire existe depuis des siècles entre les différentes composantes de la société (Hutu, Tutsi, Twas), les colonisateurs belges ont, dès le début du XXè siècle, instrumentalisé ces identités, et les ont transformées en ethnies rivales.
Michel Ognier, à travers son site Internet, revient largement sur l’histoire du Rwanda et la genèse du génocide. Aidé par les nombreuses publications sur le sujet, ce citoyen internaute a rassemblé une masse d’informations qu’il continue de mettre à jour au gré de l’actualité.
http://perso.wanadoo.fr/rwanda94/
Une commission d’enquête citoyenne
La responsabilité des occidentaux ne s’arrête pas uniquement aux raisons historiques des massacres perpétués au nom de la doctrine ethnique. La France, qui a mené une mission d’information parlementaire à ce sujet en 1998, est le pays qui semble avoir le plus contribué à l’aide des génocidaires et la non-assistance à la population massacrée. Des associations, insatisfaites du rapport de 1998 qui a blanchi la France de toute implication directe, se sont réunies en mars 2004, au sein d’une commission d’enquête citoyenne, pour dénoncer et enquêter sur les faits et la responsabilité française,.
Du 22 au 26 mars 2004, des témoignages de personnes rescapées ou ayant été des témoins directs ont permis d’établir des responsabilités écrasantes pour le gouvernement de l’époque. « La France a continué d’apporter, alors que l’exécution d’un génocide ne faisait plus aucun doute, un soutien diplomatique, militaire, financier et de propagande à l’appareil génocidaire », dit l’un d’eux.
A voir et à entendre sur le site Internet de la commission d’enquête citoyenne.
http://enquete-citoyenne-rwanda.org/
La communauté internationale en question
Colette Braeckman, journaliste belge et auteur de plusieurs livres sur les conflits dans la région des grands lacs, revient sur les errements de la communauté internationale, et sa responsabilité dans la déstabilisation de toute la région face à un génocide planifié et annoncé. Communauté internationale, France en tête, qui, à l’époque, n’a pas su réagir, malgré les appels au secours émanant de ce pays. A lire dans le Monde Diplomatique de mars 2004.
[http://www.monde-diplomatique.fr/2004/03/BRAECKMAN/10872
>http://www.monde-diplomatique.fr/2004/03/BRAECKMAN/10872]
Une tragédie qui remue toujours l’actualité
Le génocide a débuté après la mort du président rwandais Juvénal Habyarimana le 6 avril 1994, dans un avion abattu au-dessus de Kigali. Toute la lumière n’a pas été faite sur cette affaire, qui revient régulièrement sur le devant de la scène. Le juge français Jean-Louis Bruguière, chargé de l’enquête, soupçonne le président actuel Paul Kagamé, alors chef du Front Patriotique Rwandais (FPR- Tutsi) d’avoir commandité cette exécution. Kagamé réplique et accuse la France de vouloir détourner l’attention. Pour lui, « il est temps que la France examine ses propres responsabilités au lieu de faire diversion sur le génocide en parlant de l’avion, de la boîte noire, toutes les absurdités qui sont évoquées au tribunal ».
Deux sites publient régulièrement des informations, parfois opposées, sur le Rwanda :
« Rwanda Information Exchange » est une agence indépendante qui reprend de nombreux articles de presse sur le génocide et son actualité.
http://www.rwanda.net/french
Avec une sélection impressionnante de liens sur le sujet, ce Weblog français revient sur l’ensemble des questions soulevées par le génocide, et son actualité récente.
[http://www.netlexfrance.com/weblogs/index.php?p=1661&c=1
>http://www.netlexfrance.com/weblogs/index.php?p=1661&c=1]